Pierre angulaire de la stratégie de la commune de La Rochelle (Charente-Maritime) qui ambitionne de devenir « territoire zéro carbone » d’ici à 2040, le Parc bas carbone Atlantech est un nouveau quartier de 27 hectares en construction, conçu pour être un site pilote dans les domaines de l’efficacité énergétique, de l’écoconstruction, du développement durable et de la mobilité douce. Labellisé « Territoire Hydrogène » en 2016 par le Ministère de l’environnement et le Secrétariat d’Etat chargé de l’industrie, il est composé d’un pôle d’innovation et de formation, de 300 logements labellisés Bâtiment à énergie positive et réduction Carbone et de 200 hébergements étudiants au sein d’un parc paysagé de plus de 3 hectares. Le quartier est relié à l’ensemble des services de mobilité (bus à haute fréquence, pistes cyclables, parking relais) et sept hectares sont également réservés à des entreprises.
Dans ce cadre, une boucle d’autoconsommation collective photovoltaïque a été mise en service et la première brique a été inaugurée le 27 octobre dernier. Il s’agit d’une ombrière sur le parking de Lab’In Tech de 304 kWc qui alimente à 100 % en autoconsommation quatre points de livraison : le bâtiment de recherche lui-même et des bornes de recharge d’éclairage public et de véhicules électriques. Enfin, le système est relié à un électrolyseur de 138 kW, qui produira 3 tonnes d’H2 par an pour stocker l’électricité non consommée et alimenter des systèmes de mobilité décarbonés. L’ensemble a une consommation de 347 MWh. « Le but de notre démonstrateur est de donner une vision systémique du fonctionnement d’une boucle énergétique, d’explorer l’ensemble de sa chaîne de valeur et de comprendre comment le solaire et l’hydrogène peuvent s’associer et s’optimiser », explique Christophe Philipponneau, directeur d’Atlantech, à pv magazine France.
Ainsi, dans un avenir proche, d’autres consommateurs avec des profils d’utilisation très différents seront ajoutés à la boucle. « Il s’agira de quatre bâtiments, de la piscine municipale et de la station de relevage des eaux usées, complète Christophe Philipponneau. Cela nous permettra de comprendre comment l’équilibre de l’autoconsommation peut être atteint tout au long de l’année en fonction des usages. Par exemple, la production photovoltaïque des habitations peut alimenter les besoins des bureaux plus importants en semaine et l’inverse le week-end lorsque les habitant sont chez eux ». Au niveau de la production, un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé pour l’installation d’une deuxième ombrière solaire, cette fois de 900 kWc. L’entreprise devrait être choisie d’ici à la mi-décembre pour une mise en service prévue dans 18 à 24 mois.
« D’autre part, une partie de notre analyse exploratoire porte aussi sur le dimensionnement de l’électrolyseur, poursuit Christophe Philipponneau. Doit-il par exemple servir uniquement au stockage du surplus d’électricité ou doit-il être alimenté en permanence pour la production d’hydrogène réservé aux usages de mobilité. Nous devons donc concevoir des scénarios de priorisation, notamment en fonction du coût d’achat ». Le but du projet est également de préparer la population à ces nouveaux usages. C’est pourquoi, outre une station de recharge en hydrogène pour les poids lourds, un service de location longue durée a été mis en place. Les habitants peuvent y emprunter vélos, triporteurs et véhicules particuliers fonctionnant à l’hydrogène.
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