Comment Ener-Pacte a mené une opération de repowering à Marseille

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Installée en 2009, la centrale photovoltaïque sur le toit du centre postal de la Millière à Marseille (11ème arrondissement) fait partie des quelque 6 000 centrales de première génération en France qui ont une dizaine d’années et qui nécessitent aujourd’hui d’être sécurisées. C’est pourquoi la société Ener-Pacte, spécialisée dans l’optimisation de la rentabilité des installations PV, a audité l’installation et proposé un plan de sécurisation et d’amélioration de l’existant, pour un chantier qui durera six semaines.

En 2014, un investisseur privé acquiert la société Sebo Solar dans le cadre d’une diversification patrimoniale. A l’époque, la centrale de 581 kWc ne répondait déjà plus parfaitement aux attentes en termes de production (78 % environ de ses capacités).

2 596 panneaux solaires à déposer

Le diagnostic réalisé à l’automne 2021 par Ener-Pacte sur tous les composants techniques (plus de 1 000 points de mesures) fait apparaître des problèmes nombreux et sévères : points de chauffe dangereux sur certains panneaux, délamination, ombrages structurels, onduleurs défaillants…

Parmi les différents scenarii proposés au propriétaire, celui-ci a retenu l’option d’une rénovation complète de sa centrale « afin de sécuriser définitivement la situation, en éliminant l’ensemble des risques, mais également de bénéficier d’une optimisation de la production et de garantir un retour sur investissement rapide », comme le précise Ener-Pacte à pv magazine France. Cette décision a donc dû faire l’objet d’une validation par EDF Obligation d’Achat. La combinaison des actions proposées permet de sécuriser définitivement la situation

Les 15 premiers jours du chantier réalisé par l’entreprise FTC, spécialisée dans la construction et la maintenance de centrales solaires, consistent à déposer l’ensemble des 2 596 panneaux existants, qui avaient une puissance nominale de 230 Wc. « Nos capacités d’analyse et la finesse de nos calculs nous permettent de déterminer avec exactitude les panneaux à remplacer pour éliminer tous risques sur une centrale, fait savoir Ener-Pacte. Ceci nous permet de proposer des plans d’actions avec les meilleurs retours sur investissement. Malheureusement, sur cette centrale, il était indispensable de changer tous les panneaux ».

Les 2 596 panneaux de 230 Wc seront remplacés par 1 590 modules de 400 Wc.

Image : Ener-Pacte

Dans une deuxième phase de chantier, ils seront donc remplacés par 1 590 panneaux photovoltaïques deux fois plus puissants, de 400 Wc chacun, faisant passer la capacité de la centrale après travaux à 639 kWc. Le transformateur et les onduleurs seront aussi changés pour accroître la performance générale de la centrale qui pourrait gagner jusqu’à 100 000 kWh par an (soit l’équivalent de la consommation moyenne annuelle de 40 foyers).

Les matériels démontés seront tous orientés vers des filières de réemploi et de recyclage visant à maximiser le bénéfice environnemental et économique de l’opération. Notamment, une grande partie des panneaux solaires déficients seront réparés par des intervenants spécialisés avant d’être réinjectés sur le marché de l’occasion. Ceux présentant des problèmes irréparables seront orientés vers l’usine de recyclage spécialisée de Rousset près d’Aix-en-Provence.

Optimiser les centrales existantes avant de rechercher de nouveaux espaces

Les centrales solaires qualifiées de « première génération », installée entre 2008 et 2013 ont souvent pris place sur des bâtiments, hangars, écuries… le plus souvent dans le monde agricole et parfois, comme c’est le cas ici, en pleine ville.

« Pionniers à l’époque, les propriétaires de ces centrales se trouvent aujourd’hui très souvent confrontés à des situations problématiques et complexes à résoudre. Aux soucis techniques s’ajoutent des contraintes juridiques, règlementaires et de conformité complexes, susceptibles de remettre en cause les contrats d’achat et la rentabilité globale de l’opération. 60 % des centrales solaires installées entre 2008 et 2013 seraient aujourd’hui non conformes », indique l’entreprise Ener-Pacte.

« Une situation paradoxale, pour Rémi Berthon, son directeur général, alors que le photovoltaïque est appelé à prendre une place plus importante dans le mix énergétique et que la filière est à la recherche de nouveaux espaces pour se développer. Notre vocation est donc de permettre aux équipements déjà installés de jouer pleinement leur rôle dans la montée en puissance du photovoltaïque, en optimisant leur capacité de production et en sécurisant leur exploitation, tout en veillant à maximiser le bénéfice environnemental de l’opération prise dans son ensemble ».

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