Nantes devient la première ville à signer un PPA d’électricité renouvelable

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C’est une première en France : sept partenaires publics dont Nantes Métropole et la Ville de Nantes se sont unis en un groupement d’achats pour se fournir en électricité verte auprès de producteurs locaux d’énergie renouvelable. Ce Cader (Contrat d’achat direct d’énergies renouvelables public) fournira ainsi 25 % de la consommation annuelle d’énergie à 200 bâtiments et équipements de la métropole, dont les piscines de Saint-Nazaire, le Musée d’arts de Nantes, des salles sportives, des bornes de recharge, les stations d’épuration… Des équipements qui ne sont pas déjà pourvus de panneaux photovoltaïques et qui consomment de l’énergie tout au long de l’année, à hauteur de 53 GWh par an.

Le contrat unit le syndicat départemental Territoire d’énergie 44 le projet auquel se sont associés plusieurs acteurs : la Société d’économie mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise (Semitan), la Société d’Economie Mixte du Marché d’Intérêt National de Nantes (Semmin), la Communauté d’agglomération de la Région nazairienne et de l’Estuaire (Carene), la communauté de communes Estuaire et Sillon, la Ville de Nantes, et des opérateurs publics de l’eau. Au terme d’une mise en concurrence, le groupement a sélectionné en janvier 2025 deux sites de production d’énergie locaux : le parc photovoltaïque de Machecoul de la société d’économie mixte EnR44 et le parc éolien de Rouans, exploité par Valorem.

Maîtrise du budget

Le contrat entrera en application le 1er janvier 2026. Concrètement, le fournisseur d’électricité traditionnel, choisi classiquement sur une période de deux à trois ans, ajustera toutes les 15 minutes la fourniture d’électricité pour répondre aux besoins réels des bâtiments. Il injectera alors en priorité l’énergie issue du Cader. Si elle est insuffisante, il complétera avec le marché classique. A l’inverse, si la production dépasse la consommation, il revendra le surplus sur le marché de l’électricité. « Ce mécanisme assure souplesse, sécurité et optimisation économique, tout en maintenant la priorité donnée à l’énergie verte et durable », note les acteurs.

Depuis mars 2023, la loi d’Accélération de la production des énergies renouvelables (loi APER) a en effet ouvert une nouvelle voie pour les collectivités territoriales et les Sociétés d’économie mixte (SEM) : celle de pouvoir conclure des contrats d’achat direct d’électricité renouvelable (Cader ou PPA). Les entités publiques peuvent désormais signer des contrats d’une durée pouvant aller jusqu’à 20 ans et plus (dépendant de la durée d’amortissement des capacités de production mobilisées).

« Grâce à cela, 25 % de l’approvisionnement en électricité de nos bâtiments publics ne seront plus exposés à la volatilité des prix sur les marchés Spot », indique Emmanuel Dion, chargé de mission stratégie et achats d’énergie à Nantes Métropole. Avec un prix bloqué sur quinze ans, ce Cader permet donc de répondre à deux enjeux : maîtriser le budget public et contribuer à l’atteinte des objectifs de Nantes Métropole, qui veut qu’en 2050, 100 % de ses bâtiments publics soient alimentés en énergie renouvelable.

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