Les États-Unis prévoient d’ajouter 63 GW de PV d’ici à fin 2024

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D’après pv magazine Etats-Unis.

L’EIA affirme que les énergies renouvelables sont en bonne voie pour devenir la source d’électricité dominante aux États-Unis, puisque le solaire et l’éolien devraient totaliser 16 % de l’ensemble de l’électricité produite cette année dans le pays. C’est le double de la contribution de 2018, qui se montait à 8 %. 

Fin 2022, le réseau américain exploitait environ 74 GW de photovoltaïque solaire, soit trois fois la capacité installée à la fin 2017. L’énergie éolienne a quant à elle bondi de plus de 60 % depuis 2017, pour représenter approximativement 143 GW de capacité. 

La capacité solaire devrait compter 63 GW supplémentaires d’ici la fin 2024, une croissance impressionnante de 84 % en l’espace de deux ans. D’ici 2024, le solaire pourrait ainsi représenter 6 % de la production électrique, tandis que la capacité de l’éolien devrait progresser de 12 GW en deux ans pour atteindre environ 12 % du mix énergétique total. 

« Il ne serait pas étonnant que le pourcentage d’électricité issue du solaire et de l’éolien dépasse les prévisions de l’EIA sur les deux prochaines années, avec les centaines de milliards de dollars que la loi sur la réduction de l’inflation débloque pour les initiatives en faveur des énergies propres », déclare Alex Formuzis, porte-parole de l’Environmental Working Group. 

Dans l’intervalle, le solaire et l’éolien poussent les combustibles fossiles vers la sortie. L’EIA prévoit que le charbon passe cette année d’une contribution de 20 % à 18 %, et le gaz naturel devrait reculer d’un point de pourcentage pour représenter 38 % du mix énergétique. 

D’après les prévisions, le charbon va décliner pour s’établir à 17 % de la production d’électricité américaine en 2024. En d’autres termes, l’année prochaine pourrait constituer une année charnière pour les énergies renouvelables classiques (le solaire et l’éolien), qui relègueraient le charbon encore plus bas dans le classement des producteurs d’électricité. Si l’on inclut l’énergie hydroélectrique, les énergies renouvelables américaines devraient atteindre 26 % de la production d’électricité d’ici 2024. 

Pour Kingsmill Bond, directeur principal du Rocky Mountain Institute (RMI), la demande en combustibles fossiles dans le secteur de l’électricité a déjà atteint son pic. Stimulée par des coûts bas, des objectifs en matière d’énergie propre ainsi qu’un déplacement gravitationnel des capitaux mondiaux en faveur des renouvelables, le solaire et l’éolien sont censés reprendre le flambeau déposé par le charbon, le pétrole et le gaz. 

D’après les recherches menées par le RMI, la demande en combustibles fossiles pour la production d’électricité a atteint un pic dans 95 % des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et 31 % des pays hors OCDE à l’exception de la Chine. 

« La guerre menée par Vladimir Poutine, le désir d’assurer des sources énergétiques nationales et le prix élevé des combustibles fossiles ne fait qu’ajouter à la pression en faveur du changement, explique Kingsmill Bond. Si l’on ajoute à cela les déploiements dans les secteurs du solaire, de l’éolien, des véhicules électriques, des pompes à chaleur et de l’hydrogène, il faut s’attendre au cours de cette décennie à voir les technologies propres remplacer quatre fois plus de demande en combustibles fossiles qu’au cours de la décennie écoulée. » 

Selon les prévisions, les investissements dans le marché américain des énergies renouvelables devraient atteindre 105 milliards d’euros d’ici à 2031 ; c’est 78 % de plus que les 59 milliards d’euros investis au total sur l’ensemble de l’année 2021, une hausse largement poussée par l’essor en faveur de la décarbonation insufflé par la loi clé sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act – IRA). La majeure partie de ces investissements serviront à bâtir une filière nationale pour les composants du solaire. 

« L’IRA va complètement restructurer la chaîne d’approvisionnement des énergies renouvelables aux États-Unis, en incitant la réouverture d’installations fermées ainsi qu’en offrant la possibilité de bâtir entièrement des filières d’équipements », indique Daniel Liu, directeur des performances commerciales des actifs chez Wood Mackenzie.

Traduction de Christelle Taureau.

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