Les batteries de seconde vie provenant des VE sont-elles sûres pour le stockage résidentiel ?

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D’après pv magazine International

Une étude du gouvernement britannique a révélé des points de vue opposés quant à la sûreté des batteries de seconde vie provenant des VE dans les applications résidentielles de stockage de l’énergie. Certains acteurs affirment qu’un cadre favorable est possible ; d’autres soutiennent au contraire que la sûreté de ces appareils « ne pourra jamais être garantie ».

Commandé par l’Office for Product Safety and Standards (OPSS) britannique, le rapport indépendant, intitulé « A Study on the Safety of Second-life Batteries in Battery Energy Storage Systems », a été rédigé par des universitaires de la School of Engineering de l’Université de Newcastle.

Dans le cadre de ce projet, les chercheurs ont interrogé environ 40 organisations et entreprises, y compris l’organisme mondial de certification et de sûreté UL, des fabricants de premier ordre tels que Siemens et Varta, ainsi que des constructeurs automobiles comme Nissan et Jaguar. Si un certain nombre de ces acteurs utilisent des BLi de seconde vie, essentiellement pour des applications industrielles, « des éléments de preuve tendent à indiquer que l’utilisation pour les systèmes résidentiels est actuellement limitée », indique le rapport.

Toutefois, des entretiens approfondis ont montré qu’un certain nombre de répondants pensent qu’un cadre de sûreté peut être mis en place pour permettre le recours aux BLi de seconde vie pour les applications de stockage sur batterie chez les particuliers, du moment que l’historique complet des batteries concernant les applications de leur première vie est connu, et/ou qu’elles peuvent être testées de manière efficace.

D’autres acteurs expriment quant à eux un autre point de vue, plus radical, estimant que la sûreté de ces cellules ne pourra tout simplement jamais être garantie, « et que les BLi de seconde vie ne devraient donc pas être utilisées pour de telles applications, quelles que soient les circonstances ».

Dans ses conclusions, le rapport ajoute qu’il faudrait également envisager le fait que des conditions plus strictes soient nécessaires pour encadrer les systèmes de stockage de l’énergie chez les particuliers utilisant des batteries de seconde vie.

Ces divergences s’expliquent par le manque de connaissances concernant les défaillances liées à l’âge des batteries ainsi que leurs répercussions. Ainsi, si les dangers liés aux BLi de seconde vie sont peu ou prou les mêmes qu’avec des batteries neuves, la probabilité d’une défaillance pourrait être plus élevée avec les batteries de récupération en raison des effets du vieillissement et d’un stress inconnu, ou d’une mauvaise utilisation au cours de la première vie de la BLi.

La perte de capacité des BLi est généralement considérée comme linéaire, avec un état de santé d’environ 75 à 80 % en fin de vie et d’environ 50 à 60 % en phase finale de fin de vie. Toutefois, à un moment donné, une détérioration grave et potentiellement dangereuse peut survenir et entraîner un taux de vieillissement accéléré. Cet instant, appelé « mort subite » (ageing knee), est difficile à prévoir. D’après le rapport, il peut se produire alors que l’état de santé est meilleur que prévu, augmentant le risque d’emballement thermique, de courts-circuits internes et de chauffage par effet Joule.

Le rapport précise également qu’il n’existe actuellement aucun consensus sur une méthodologie de test permettant d’évaluer la sûreté des BLi de seconde vie, formant une lacune importante dans les normes internationales.

« Il est aujourd’hui coûteux, à la fois financièrement et en termes de main-d’œuvre, de tester et de trier les batteries en fin de vie, en raison du manque d’harmonisation parmi les équipementiers de VE, explique le rapport. De plus, les prix des BLi neuves sont en recul, ce qui rend la réutilisation et la reconversion des batteries usagées moins intéressante au plan économique. »

Traduction assurée par Christelle Taureau.

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