Agrivoltaïsme : Valeco publie des résultats sur la production fourragère en lien avec l’élevage ovin

Valeco a publié les premiers résultats d’une étude de son une expérimentation qu’il mène sur les effets d’une installation photovoltaïque au sol sur la production fourragère (quantité et qualité) ainsi que sur le comportement des ovins. L’étude lancée fin 2021 se poursuit jusqu’à la fin 2024, en partenariat avec le Pôle ovin de Charolles, constitué du lycée agricole de Charolles (EPLEFPA de Fontaines Sud Bourgogne) et la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire.

Cette installation pilote a pour objectif de comparer la ressource fourragère et le comportement des ovins allaitants selon différentes modalités. Elle est composée de 3 zones : une première où les rangées de panneaux solaires sont espacées de 2,5 mètres, une deuxième où l’espacement est de 4 mètres et une zone témoin dépourvue de panneaux. La récolte des données est réalisée simultanément sur les trois zones.

Selon Valeco, la première année d’expérimentation a permis de dégager plusieurs enseignements concernant les effets de l’installation photovoltaïque sur la pousse de l’herbe (en quantité et en qualité) et le comportement animal. Tout d’abord, les bénéfices de l’ombrage dû aux panneaux solaires permettent de préserver la prairie des extrêmes climatiques. « La présence des panneaux a tendance à lisser la courbe annuelle de pousse de l’herbe » explique Michaël Floquet, directeur de l’exploitation du lycée de Charolles (EPLEFPA Fontaines Sud Bourgogne).

Comme attendu, la pousse sous les panneaux ralentit au printemps. Mais, comme le précise Michäel Floquet, l’herbe ne manque pas à cette période sur l’ensemble des autres parcelles et celle-ci est souvent sous-exploitée par l’éleveur. A l’inverse, il y a davantage d’herbe en hiver et en été avec le maintien d’une qualité alimentaire plus longtemps. Autre avantage constaté : l’herbe ne forme pas ou peu d’épis sous les panneaux, ce qui la rend plus digeste pour les animaux et lui permet de conserver une bonne qualité nutritive plus longtemps. Enfin, aucune différence significative n’a été pour l’instant constatée sur la pousse d’automne. Toutefois, l’herbe qui pousse dans les rangées entre panneaux est de meilleure qualité que celle qui pousse sur la zone témoin sans panneaux car celle-ci reçoit davantage de lumière directe.

Concernant le comportement des animaux, aucune incidence négative n’a été à ce stade constatée. Au contraire, les brebis profitent de la protection des panneaux pour s’y reposer, notamment l’été lorsqu’elles cherchent plus de fraicheur ou lors d’épisodes pluvieux. « L’ombre apportée par les panneaux représente définitivement un atout pour soulager les animaux quand l’ensoleillement et la chaleur sont trop importants. Nous pouvons également identifier des améliorations, notamment pour une meilleure répartition de la pluviométrie sous les panneaux. L’expérimentation est très pertinente pour ajuster la configuration et créer les meilleures conditions pour une parfaite cohabitation entre la production d’électricité et l’élevage », souligne Laurent Solas, responsable technique au sein de la Chambre d’Agriculture de Saône et Loire.

Désormais, Valeco veut multiplier les expérimentations de ce type pour tester la validité de son installation agrivoltaïque sur différentes cultures et exploitations. « Valeco porte l’ambition de produire des références en matière d’agrivoltaïsme qui seront utiles aux agriculteurs pour comprendre et optimiser les synergies entre leur production agricole et les services apportés par l’installation photovoltaïque. Ainsi, nous prévoyons également de déployer des expérimentations sur d’autres types d’élevages (volailles chair, bovins viande, etc.) avec différentes configurations en termes de hauteur et d’espacement », assure Lise Jaulmes, Référente agronomie chez Valeco, qui a rejoint le 28 février dernier le pôle national de recherche, innovation et enseignement sur l’Agriphotovoltaïsme (PNR Agri-PV), initié par l’INRAE.