L’IEA préconise de tripler les ajouts de capacité d’énergies renouvelables d’ici 2030

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Comme la plupart des institutions internationales, l’agence internationale de l’énergie (IEA) n’a de cesse d’alerter sur le réchauffement climatique galopant. Pour donner aux gouvernements et décideurs matière à légiférer efficacement pour rester dans les limites de l’objectif de l’Accord de Paris (cf. en limitant la hausse de la température mondiale à 1,5 °C), l’agence a publié un rapport présentant les actions clés nécessaires.

Baptisé « Des voies crédibles vers 1,5 °C : Quatre piliers pour l’action dans les années 2020 » (Credible Pathways to 1.5 °C: Four pillars for action in the 2020s), présente les actions clés nécessaires pour limiter le réchauffement climatique initié par l’homme, notamment en vue de soutenir les préparatifs d’événements majeurs à venir tels que la conférence sur le changement climatique COP28. « Cette possibilité se réduit rapidement, les émissions de CO2 liées à l’énergie continuant d’augmenter en 2022 malgré la baisse des coûts des technologies énergétiques propres et le déploiement dynamique des énergies renouvelables, des voitures électriques et d’autres solutions », déplore l’IAE.

Pour l’agence, l’heure ne serait même plus au respect des engagements des Etats, mais à la limitation du débordement. En effet : « s’ils sont mis en œuvre à temps et dans leur intégralité, les engagements nets zéro des pays seraient suffisants pour maintenir le réchauffement à environ 1,7 °C en 2100. La question clé est donc de savoir ce qu’il faut faire maintenant pour renforcer l’action à court terme afin de mettre le monde sur une voie crédible et compatible avec l’objectif de 1,5 °C », explique l’IAE dans un communiqué.

Quatre piliers, une action forte et immédiate et des signaux politiques clairs

Le premier pilier proposé par l’IAE concerne le déploiement massif et accéléré des énergies renouvelables. Concrètement, les ajouts de capacité d’énergies renouvelables doivent tripler d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2022. En d’autres termes il s’agit de déployer environ 1 200 GW par an, soit 90 % de la nouvelle capacité de production chaque année en moyenne. La décarbonisation de l’électricité, l’accélération de l’efficacité énergétique et l’électrification seront cruciales selon l’agence qui précise qu’un effort important devra être fait sur les transports.

Conformément à la Déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres , le deuxième pilier consiste à stopper la déforestation d’ici 2030. Cette partie est en mesure de représenter la plus grande part des réductions d’émissions de CO2 du secteur de l’utilisation des terres.

Le troisième pilier concerne la lutte contre les émissions autres que le CO2, comme le méthane (CH4) ou l’oxyde nitreux (N2O) et notamment en agissant sur les émissions non‐CO2 provenant de l’agriculture. Cette action est nécessaire car une non-prise en compte de ce critère risquerait de déclencher un point de bascule irréversible pour le climat.

Enfin l’agence a expliqué que le recours à la captation et au stockage du carbone sera nécessaire pour atténuer et compenser les émissions résiduelles difficiles à réduire – comme l’exploitation minière par exemple. C’est une bonne nouvelle pour les groupes pétroliers qui ont commencé à investir sur ce segment, à défaut d’un développement EnR d’ampleur suffisante. Mais même sur ce point l’IEA alerte : « des projets captant environ 1,2 Gt CO2 d’ici 2030 doivent être mis en œuvre, contre environ 0,3 Gt CO2 actuellement prévus pour 2030 ».

Une action forte et immédiate est préconisée avec de fortes contributions de tous les pays, et en particulier des économies avancées et majeures. L’agence précise que des signaux politiques clairs son attendus pour permettre aux acteurs d’anticiper et de réaliser le changement.

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