La flotte de batteries sodium-ion devrait croître pour atteindre 10 GWh d’ici à 2025

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D’après pv magazine international.

Bien qu’elle soit encore balbutiante, la technologie sodium-ion constitue une alternative viable aux batteries lithium-ion. Matières premières moins onéreuses, sécurité accrue et meilleures caractéristiques en matière de développement durable : le sodium-ion promet d’alléger la pression qui pèse sur les chaînes d’approvisionnement du lithium-ion.

Alors que les efforts de commercialisation des batteries sodium-ion s’intensifient dans le monde, IDTechEx prévoit que, d’ici à 2025, environ 10 GWh de batteries sodium-ion seront installés, à mesure que des capacités de fabrication significatives se mettent en place et que les lignes de fabrication lithium-ion sont converties au sodium-ion.

Avec CAGR de 27 %, l’entreprise d’étude de marché installée au Royaume-Uni prévoit que le sodium-ion prenne de l’ampleur pour s’établir juste en-dessous de 70 GWh en 2033. « Il existe peut-être un potentiel de croissance plus rapide que prévu, lorsque la technologie sera fiable, qualifiée, rentable et disponible », ajoute cette dernière.

Les prévisions antérieures de Wood Mackenzie sont plus timorées. D’après le cabinet d’études écossais détenu par des Américains, les batteries sodium-ion devraient être appelées à remplacer une partie du lithium-fer-phosphate (LFP) dans les véhicules électriques de transport de personnes et le stockage de l’énergie, pour atteindre 20 GWh d’ici à 2030 dans le scénario de référence.

À l’heure actuelle, la production se limite essentiellement à des usines pilotes, tandis qu’une poignée d’usines plus petites s’y mettent. Toutefois, d’après les calculs d’IDTechEx, « les capacités annoncées publiquement par différents producteurs de matières premières à elles seules dépassent largement les 100 GWh sur les trois années à venir ».

Dans son dernier rapport, IDTechEx affirme avoir recensé près de 15 entreprises qui développent leur propre technologie de batterie Na-ion. Elle a également analysé des brevets et observé que la Chine, encore une fois, se place en tête.

Ainsi, le poids lourd du secteur des batteries CATL a déployé sa batterie sodium-ion première génération en 2021, laquelle affiche une densité énergétique de 160 Wh/kg, et promet une augmentation à 200 Wh/kg. Plus tôt cette année, il a confirmé que le Chinois Chery sera le premier constructeur automobile à utiliser sa technologie de batterie sodium-ion.

HiNa Battery, créée en 2017 à partir de l’Institute of Physics de la Chinese Academy of Sciences, a été la première entreprise mondiale à passer à une ligne de production de batteries sodium-ion de l’ordre du gigawattheure l’année dernière. Elle a en outre dévoilé des projets d’extension de ses capacités à 5 GWh.

La semaine dernière, FinDreams, la filiale de BYD, a annoncé nouer un partenariat avec le Huaihai Holding Group pour lancer la production de batteries sodium-ion dans la zone de développement économique et technologique de Xuzhou, dans la province du Jiangsu. Dans un communiqué de presse, les entreprises ont déclaré que la joint-venture serait le plus grand fournisseur au monde de batteries sodium-ion pour les mini et micro véhicules.

Jusqu’à présent, les batteries sodium-ion ont essentiellement été utilisées pour les deux roues électriques et le stockage de l’énergie fixe, en raison de leur densité énergétique inférieure par rapport aux batteries lithium-ion. La batterie sodium-ion est en outre trois fois plus lourde que son homologue au lithium et présente un potentiel d’oxydo-réduction plus faible, résultant en une densité énergétique au moins 30 % inférieure.

Bien que les batteries sodium-ion soient entre 20 et 40 % moins chères, la difficulté réside à porter la technologie à grande échelle. Ainsi, il est peu probable que d’importantes économies puissent être réalisées par rapport aux batteries lithium-ion, du moins au début.

Selon l’étude menée par IDTechEx, le coût moyen d’une cellule destinée aux batteries Na-ion (sodium-ion) est de 77 €/kW, si l’on prend en compte différentes compositions chimiques. D’ici la fin de la décennie, le coût de production des cellules de batteries Na-ion utilisant essentiellement du fer et du manganèse pourrait bien atteindre son plus bas niveau à 35 €/kW, soit environ 44 €/kW au niveau du bloc batterie d’après les calculs de l’entreprise.

Traduction assurée par Christelle Taureau.

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