En 2019, l’Ademe évaluait à 4 GW le gisement national des parkings propices au déploiement du photovoltaïque. En 2022, le gouvernement estimait à 11 GW le potentiel solaire de ces espaces : une opportunité qu’il souhaite saisir avec une disposition dédiée qui est inscrite dans la loi d’accélération EnR. Selon les estimations de la société Idex, c’est plus de 15 GW de photovoltaïque qui pourrait être installés sur les parcs de stationnement en France – soit l’équivalent de la capacité solaire totale déployée aujourd’hui.
« Avec deux places de parkings solarisées, on génère de l’énergie pour faire rouler une voiture pendant un an », explique Edouard Roblot, directeur Bâtiment bas carbone chez Idex lors de son intervention à l’Université de l’autoconsommation d’Enerplan. Et les arguments ne manquent pas convaincre les propriétaires de parkings de s’équiper d’ombrières.
Il y a d’abord l’obligation légale de solariser les parcs de stationnement, avec différents critères et agendas, comme le récapitule l’infographie ci-dessous qui a été produite par l’association Hespul :
La loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 réaffirme aussi les obligations d’équipements en IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique) : tous les bâtiments tertiaires, commerces et cinémas, les entreprises et les bâtiments dédiés au service public doivent être pré équipés en vue de l’installation de bornes de recharge. Les bâtiments neufs doivent s’équiper et des bornes doivent être prévues dans le cadre de rénovation d’envergure.
L’un dans l’autre, pour Idex, il fait sens de prévoir le prééquipement pour anticiper les nouvelles obligations réglementaires. Leur offre prévoit par exemple un abonnement de 10 ans où la société pourra poser des bornes en fonction des besoins en mobilité de l’entreprise. « Le cœur du débat ce n’est plus l’équipement, c’est comment accompagner les clients », explique Edouard Roblot. Dans l’exemple, des ombrières de 300 kW posées sur le parking d’une usine a permis à la flotte commerciale de passer à l’électrique. « On offre le carburant ». Dans cette installation en autoconsommation, environ 30 % est utilisée pour les voitures, 30 % pour l’usine et le reste vendu au réseau. A noter que le surplus peut aussi être valorisé dans le cadre d’une configuration en autoconsommation collective.
Les pénalités pour le non-équipement des parkings pourrait (et devrait) atteindre environ 40 000 euros par an par parking. Pour confirmer cette donnée, il faudra attendre la publication de l’arrêté correspondant qui devrait paraître d’ici fin septembre. La question de la progressivité de l’amende sera également à vérifier, mais pour Edouard Roblot c’est surtout le principe de l’amende qui est dissuasif, avec, pour preuve l’ouverture récent d’un appel d’offre d’un grand acteur pour solariser un millier de parkings.
« Prévoir le cablage IRVE avec les ombrières c’est du bon sens pour éviter les contraintes techniques et économique », explique Edouard Roblot. Si l’on n’a pas anticiper la mise en place de bornes de recharge et qu’il faut faire passer des cables alors que l’ombrière solaire est déjà implantée, « des fondations sur mesure peuvent ajouter jusqu’à 40 % du prix du projet. »
Le professionnel défend le dispositif légal qui fixe un seuil en nombre de place ou en pourcentage de couverture du parking. « Cela force à réfléchir en fonction de l’usage réel et en pratique le véhicule reste garé. Il faut développer beaucoup de places, même peu puissantes, pour soutenir le marché du véhicule électrique ». Selon Idex, le véhicule reste garé entre une heure et huit heures dans les parkings des entreprises.
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