L’inaction climatique est un moteur de l’inflation selon la BCE

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La Banque centrale européenne (BCE) a publié une série d’articles abordant les problématiques environnementales liées à l’économie et aux politiques monétaires européennes à l’occasion de la COP28.

« Le mandat principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Alors pourquoi parle-t-on du changement climatique ? », pouvait-on lire en amorce des publications sur le blog de la BCE. « Nous montrons comment un climat plus chaud affecte les prix et l’économie et discutons de son impact sur la tâche des banques centrales. »

Un lien entre changement climatique et inflation

En décembre 2021, la BCE publiait déjà un rapport rendant compte de l’impact des températures extrêmes sur la volatilité des prix. Ce document était alors l’une des premières contributions empiriques sur le lien entre le changement climatique et l’inflation à moyen terme. Les analystes ont constaté cette résultante sur une série d’indices de prix, notamment sur les prix à la consommation et à la production avec un impact sur l’évolution du PIB réel.

Et ce sont les prix des denrées alimentaires qui sont les plus touchés, notamment à court terme, un constat inquiétant pour la BCE. En effet, une étude de 2022 rapportait une inflation alimentaire de 0,7 % à la suite des chaleurs extrêmes de l’été. Et cette inflation pourrait augmenter d’environ 1,8 % lors d’un été extrême d’ici 2060 par rapport à un scénario hypothétique sans changement climatique.

Probablement parce que la hausse des prix des denrées alimentaires entraîne une hausse des prix dans les restaurants et les cafés, et parce que les services liés au tourisme sont plus fortement affectés par la hausse des températures, la BCE rappelle, dans un rapport de mars 2023, que les prix du secteur des services peuvent aussi être affectés.

« Des étés chauds peuvent avoir un impact significatif sur l’inflation, même à moyen terme, conclut le rapport de 2021. Ces événements sont devenus de plus en plus fréquents au cours des dernières décennies et devraient encore s’intensifier. En bref, le changement climatique commence déjà à peser sur le mandat principal des banques centrales. »

Dans une analyse parallèle, la BCE rappelle également que le changement climatique peut réduire la croissance potentielle de production. « Il s’agit du niveau de production le plus élevé que l’économie puisse maintenir sans générer d’inflation. Imaginez la production potentielle comme la limite de vitesse de l’économie : une fois que l’activité économique dépasse la production potentielle, les pressions inflationnistes augmentent et les banques centrales doivent commencer à freiner. »

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