[L’acteur de la semaine] Un voilier solaire au départ de la Mini-Transat 2025

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Thomas Quillasi n’a rien d’un vieux loup de mer, type Olivier de Kersauson ou feu Éric Tabarly. À 35 ans, ce Marseillais, originaire de Bourgogne, a le projet de participer, à bord de « Pulse France Renouvelables », à la Mini-Transat, course à la voile de 4 000 milles nautiques (7 500 km), sans assistance, ni moyens de communication, organisée tous les deux ans depuis 1977. La prochaine édition partira de La Rochelle, en octobre 2025, pour rejoindre Le Marin, en Martinique, après une vingtaine de jours de traversée de l’Atlantique en solitaire.

Pour les nombreux skippers célèbres qui y ont participé, comme Loïck Peyron, Michel Desjoyeaux, Ellen MacArthur ou plus récemment Yannick Bestaven et Clarisse Crémer, c’est la course initiatique par excellence. Épreuve unique en raison de la petite taille des embarcations (6,50 m), la Mini-Transat s’impose comme le passage obligé de tous ceux qui veulent faire de la course au large leur métier.

Au nom de valeurs humaines et environnementales

Thomas Quillasi ne compte pas en changer pour autant. Ingénieur en énergies renouvelables exerçant dans le secteur du solaire, cet ancien de BayWa r.e. et Valeco souhaite simplement concilier sa passion de la voile et son engagement en faveur des EnR, à travers un projet polyvalent qui dépasse pour lui le cadre sportif. « Je ne suis pas un pur régatier adepte de la performance à tout prix. Je participe à cette aventure au grand large, où l’esprit d’entraide et de camaraderie est très présent, pour porter et véhiculer un certain nombre de valeurs humaines et environnementales qui me sont chères », confie à pv magazine France le navigateur, dont le bateau est amarré dans le Vieux Port de Marseille, en face de la Bonne Mère.

Audace, persévérance, solidarité, les qualités requises pour la course au grand large sont dans les cordes de Thomas Quillasi, lui qui a déjà effectué la traversée de l’Atlantique en tant qu’équipier il y a cinq ans, réalisant son rêve d’enfant en mode croisière. Les compétences exigées ne l’effraient pas non plus, la voile nécessitant des capacités d’analyse, de réactivité et d’anticipation, auxquelles le navigateur se prépare activement. Il en a le temps d’ici le départ prévu en octobre 2025, l’inscription à la Mini-Transat étant subordonnée à plusieurs épreuves qualificatives, en course ou hors course, organisées en Méditerranée.

« La prochaine qualif’, en duo, aura lieu la semaine prochaine, en Italie, sur 150 milles », précise Thomas Quillasi. Alors qu’il a passé une partie de l’hiver à préparer son bateau « Pulse », acquis il y a un peu moins d’un an, le skipper vient de le rebaptiser « Pulse France Renouvelables », après que l’association, porte-parole des énergies renouvelables électriques en France, a intégré son projet.

En autonomie énergétique complète

« La course au large relève des défis similaires à la transition énergétique : l’optimisation et la bonne maîtrise de sa consommation d’énergie à bord, ainsi qu’une production d’électricité grâce aux éléments naturels comme le soleil, le vent ou l’hydroélectrictié », écrit France Renouvelables dans un communiqué. « Le pilote automatique, les feux de navigation et les instruments électroniques réclamant beaucoup d’énergie. Il faut qu’on ait un système électrique fiable et pérenne pour garantir mon autonomie énergétique et ma sécurité en mer, sans risquer la panne de batterie ou le black out », rajoute Thomas Quillasi.

Installés à l’arrière du voilier et sur le pont, quatre panneaux photovoltaïques assurent une autonomie énergétique complète, de jour comme de nuit.

Photo : Pulse France

« Pulse France Renouvelables » fonctionne comme une mini-centrale solaire. Il est équipé, à l’arrière, de deux panneaux photovoltaïques souples SunPower de 115 W et, sur le pont, de deux panneaux de 35 W. D’une puissance totale de 300 W, les modules sont associés à des régulateurs de charge MPPT Victron et alimentent deux batteries AGM, permettant une autonomie énergétique complète du voilier pendant plusieurs jours en mer. « J’utilise des traqueurs manuels pour orienter les panneaux solaires en fonction de l’inclinaison du soleil, de mon cap et de la gîte du bateau, ainsi que de l’heure de la journée. J’ai également mis en place un système de monitoring pour suivre en temps réel la production d’électricité, ainsi que la consommation à bord », précise le marin.

Bénéficiant du soutien de la métropole Aix-Marseille-Provence, qui accueillera cet été les épreuves olympiques de voile, du distributeur de repas outdoor Lyophilise & Co et de l’équipementier Helly Hansen, Thomas Quillasi est à la recherche de nouveaux sponsors – pourquoi pas une entreprise du photovoltaïque ? – pour lui permettre d’« enclencher la seconde », comme il dit. Avis aux amateurs !

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