Création d’un parcours sécurisé dans le solaire résidentiel pour rassurer les particuliers

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Une partie des quelque 17 millions de propriétaires français serait intéressée par l’idée de produire de l’énergie solaire, mais ne saute pas le pas, « par crainte de se faire avoir ». Les éco-délinquants ont laissé leur marque sur le marché résidentiel et, en dehors des personnes informées auprès des associations solaires ou par leur profession, il est difficile d’avoir accès à la bonne information en ce qui concerne le rapport qualité-prix attendu pour une petite installation.

« Dans le photovoltaïque en France, il y a encore ce qu’on appelle des « zones blanches » , explique Joël Mercy, président du GPPEP (groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque) lors d’un entretien avec pv magazine France, faisant référence aux territoires encore non ou couverts par le développement solaire.

Pour rassurer les « futurs producteurs d’énergie solaire », le GPPEP a mis en place tout un projet de parcours sécurisé et d’achat groupé solaire en partenariat avec les mairies. Le concept ? Diminuer la facture d’achat d’une centrale photovoltaïque par une commande groupée et sécuriser le parcours du futur producteur grâce à la maîtrise d’œuvre de l’association. En février 2023, la première opération dans la petite commune Escource a permis d’équiper 27 ménages, soit environ 7 % des 410 familles – sachant qu’une grande partie des résidences et des bâtiments publics étaient déjà solarisés. Au pro-rata des propriétés résidentielles françaises, sur une moyenne de 3 kW par installations, cela représenterait quelque 4 GW d’énergie solaire à déployer…

Un parcours sécurisé et de proximité « à la carte »

Le travail de fourmis du GPPEP est finalement assez simple – seule condition pour que ça fonctionne selon Joël Mercy. La première étape consiste à prendre contact avec les élus, la mairie, pour « apprendre à se connaître ». « Il faut faire le lien avec madame ou monsieur le maire car c’est la personne de confiance dans une municipalité, surtout dans un petit village », explique Joël Mercy. L’association explique sa démarche, ses compétences dans la lutte contre l’éco-délinquance et les enjeux de la sécurité des installations, qu’il faut assurer. « On échange, on pose des questions. L’idée c’est de voir comment on peut mettre en place un projet de développement de petites centrales sécurisées avec des partenaires locaux et au meilleur prix », résume le président.

Chaque projet commence par une réunion publique qui est annoncée et préparée par voie de communication et d’information dans le journal municipal ou d’autres biais. « Lors de la réunion publique, nous invitons des installateurs de proximité et nous leur expliquons le projet », explique Joël Mercy.

L’association définit un cahier des charges avec des critères « très précis et très clairs » afin de retenir le profil d’installateur le plus adapté. A Escource, le GPPEP a lancé un appel à concurrent qui imposait les modules, les onduleurs et les typologies d’installations afin de départager les quatre installateurs candidats. « Dans un très petit village un appel à concurrent sera plus difficile, alors on avisera, explique Joël Mercy. A l’inverse, dans les métropoles (dont certaines de plus de 150 000 habitants ont manifesté leur intérêt pour le projet), nous allons définir des critères différents et peut-être sélectionner plusieurs installateurs. »

Le GPPEP connaît les prix du marché (entre 2 à 2,5 euros le watt crête, installation et raccordement compris) et essaie de privilégier le matériel européen et français dans ses projets. « Si c’est un petit installateur, on peut négocier », précise Joël Mercy qui souhaite rester réaliste. Côté technologie, le stockage devrait être désormais être inclut dans les prochains projets, avec un type de batterie défini, en tout cas dans la phase informative des réunions publiques et pour évaluer l’intérêt des partenaires.

Gagner du temps et sécuriser les déploiements

Le plus important (et compliqué) c’est bien de trouver un installateur compétent, fiable et avec de l’expérience. L’étape de sélection du professionnel se fait « à la carte » car dans des petites communes comme Pontenx-Les-Forges (1700 habitants) où GPPEP développe un projet, il n’y a pas d’installateurs. Dans les plus grandes municipalités, il peut y avoir jusqu’à 10 ou 15 installateurs. « Un système d’appel d’offres peut prendre entre trois et quatre ans alors qu’avec le GPPEP nous essayons de lancer le projet sous un ou deux mois avec le système de cahier des charges ».

« On gagne aussi du temps sur l’installation, car c’est plus simple pour l’installateur », précise Joël Mercy. En effet, avec une cinquantaine de projets ciblés sur une même commune c’est autant de temps d’économisé en déplacement.

La prochaine réunion publique se déroulera à Biscarosse le 14 mai prochain. Le projet vise des installations résidentielles mais pas que ! Dans cette station balnéaire, les acteurs du tourisme seront également visés, et notamment les campings, qui peuvent trouver un vrai intérêt à l’équipement photovoltaïque. L’idée reste la même : pour déployer massivement le photovoltaïque il faut s’adresser à toutes les franges de la population et rassurer les personnes qui sont réticentes ou méfiantes, parfois à juste titre. Et cela passe par la sélection de professionnels qualifiés – le GPPEP s’estime d’ailleurs plus exigeant que les organismes de qualification dans la sélection des installateurs.

Après Biscarrosse, l’association portera deux nouveaux projets de parcours solaire sécurisé à Castets et à Pontenx-Les-Forges. De plus en plus de collectivités et de municipalités du département (et d’ailleurs !) sont intéressées par le projet. Le GPPEP réfléchit désormais à la manière dont l’opération pourrait être déployée en dehors des Landes, en gardant la confiance et le principe de compétence apportés par le GPPEP et en s’appuyant sur des structures d’associations de citoyens.

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