[L’installation du jour] Partage d’électricité photovoltaïque entre voisins industriels

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En faisant installer par MayEnR une centrale solaire en toiture, conformément au décret d’implantation sur bâtiments neufs d’au moins 30 % de la surface du toit en panneaux photovoltaïques ou en végétaux, la société Kangui, située dans la zone des Grands-Prés, à Changé (Mayenne), savait que sa production couvrirait bien plus que ses besoins en électricité. Alors qu’elle ne consomme que 11 MWh par an, la centrale de 205 kWc est en effet en mesure de produire 225 MWh par an, soit 20 fois plus !

Plutôt que revendre les 95 % du surplus de production à EDF OA, et sur les conseils de son maître d’œuvre au moment du chantier, l’entreprise spécialisée dans le trampoline a décidé d’en faire bénéficier son voisin, la société Europlastiques, à travers une opération d’autoconsommation collective, qui serait une première entre acteurs industriels sur le territoire. « Ce modèle économique est d’autant plus intéressant que le plasturgiste est un très gros consommateur d’énergie – 10 GWh par an – et ne dispose pas de la place suffisance sur son toit recouvert de lots techniques pour poser lui-même des panneaux solaires », explique à pv magazine France Didier Bailleau, créateur-gérant du bureau d’étude MayEnR.

Clé de répartition statique au démarrage

Mise en service en février 2024, la centrale photovoltaïque installée sur le toit bitumineux de Kangui s’étend sur une surface de 1 000 m2. Elle est composée de 494 modules Longi de 415 W, fixés sur un système d’étanchéité Sopralar et reliés à deux onduleurs Solaredge se 90 K, la société lavalloise Isolec s’étant chargée de toute la partie électrique.

Confié à MayEnr, le montage juridique de cette opération d’autoconsommation collective, qui réunit un producteur et deux consommateurs, a donné lieu à la création d’une Personnalité morale organisatrice (PMO), baptisée DVM et dédiée aux clients du bureau d’études de Laval. En cours de création, la société sera l’interlocutrice d’Enedis, des membres du groupement et gèrera l’ensemble des flux financiers.

La relation contractuelle s’entretient à travers deux contrats : un premier liant la PMO à Kangui, en tant que producteur ; un deuxième entre Kangui et Europlastiques, cosigné par la PMO et fixant les règles de valorisation de l’énergie produite, d’entrée et de sortie, la durée d’engagement et les conditions tarifaires, confidentielles et révisables annuellement.  « Une clé de répartition est prévue pour le partage de l’énergie produite. Elle est fixe au démarrage – deux tiers pour Europlastiques, un tiers pour Kangui, mais je pense qu’elle deviendra dynamique d’ici quelques mois une fois ajustée », précise Didier Bailleau.

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