En France, la production renouvelable continue d’augmenter dans le bouquet énergétique et a atteint 25,5 TWh pour l’éolien et 11,4 TWh pour le solaire au premier semestre 2024 selon RTE. Avec 5 % de croissance (+ 0,5 TWh) par rapport à la même période en 2023, le solaire a pour la première fois égalé la production thermique fossile – qui, de son côté, n’a jamais été aussi faible depuis les années 1950. Le gestionnaire du réseau haute tension a publié ces conclusions dans le bilan du fonctionnement du système électrique français qui établit notamment les grande tendances de ce début d’année.
RTE constate une baisse du niveau moyen de la consommation résiduelle liée à la baisse de la demande, à l’augmentation de la production éolienne au cours des dernières années, mais aussi, en milieu de journée, à celle de la production solaire. « Ces déformations structurelles de la consommation résiduelle sont significatives : elles peuvent s’observer nettement depuis le début de la décennie et sont en accélération. Combinées à la variabilité de la production renouvelable, elles représentent dès aujourd’hui un enjeu pour le maintien de l’équilibre offre-demande », explique le gestionnaire.
Les prix spot suivent globalement cette courbe.
« À titre d’exemple, la différence de consommation résiduelle entre la pointe du matin et le creux de fin d’après-midi au cours d’un jour de printemps est passée de 5,3 GW en moyenne en 2014 à 8,0 GW en 2023 », précise RTE.
Pour équilibrer cette offre-demande tout en intégrant plus d’énergies renouvelables, RTE souligne que le développement de « nouvelles flexibilités », sur la demande et le stockage est prioritaire. Mais les centrales d’énergies renouvelables ont aussi un rôle à jouer dans l’équilibre réseau : le 16 juillet à 14 h, RTE a ordonné un passage à la puissance minimale de quatre parcs éoliens et photovoltaïque, pour un total de 1 050 MW, afin de répondre au besoin ponctuel du système électrique. « Cet ajustement a été réalisé dans les règles et montre que les énergies renouvelables peuvent prendre leur part dans la gestion des besoins d’ajustement du système électrique », s’est réjouit le gestionnaire.
Pour que le marché s’auto-régule plus aisément, RTE rappelle que les parc renouvelables (et les autres) doivent se préparer à moduler leur production à la baisse si besoin. D’ailleurs, les épisodes de prix négatifs sont de plus en plus nombreux avec 233 pas horaires négatifs constatés en 2024 contre 53 au premier semestre 2023.
Les grands parcs photovoltaïques les plus récents, développés sous le régime du complément de rémunération, se prêtent très bien à un fonctionnement optimisé du parc de production selon RTE : « les installations offrent leur production à leur coût variable (proche de zéro), et ne fonctionnent pas lorsqu’elles ne sont pas retenues sur les marchés (épisodes de prix négatifs) ».
Le gestionnaire plaide donc pour que les nouvelles installations soient désormais développées en priorité sous le régime du complément de rémunération et pour que « les installations ayant les tailles les plus importantes actuellement sous le régime de l’obligation d’achat soient également incitées à moduler leur production en fonction des besoins ».
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