Contre la scission d’EDF, menace d’une 2e journée de grève le 17 octobre

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Initié par le Président de la République en avril dernier, le projet Hercule vise à séparer en deux entités EDF. D’un côté serait créé un EDF « Bleu », comprenant le nucléaire, les barrages hydroélectriques et le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE (dont la part d’EDF tient lieu de garantie de provision pour le démantèlement du nucléaire) . De l’autre côté, un EDF Vert où se retrouveraient les énergies renouvelables (EDF Renouvelables), la commercialisation, Dalkia (chargé des services), Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution mais aussi les activités outremer et en Corse (EDF SEI).

L’entité bleue devrait être détenue à 100% par l’Etat tandis que la partie « verte » serait introduite en bourse à hauteur de 35%.

Les syndicats s’élèvent contre cette scission, notamment par crainte d’une remontée des bénéfices d’Enedis (activité réglementée dont la rémunération est fixée par la Commission de régulation de l’énergie, la CRE) pour financer des investissements dans les énergies renouvelables notamment à l’étranger, ou autres.

Les fédérations syndicales représentatives d’EDF, réunies en intersyndicale ont été reçues le 3 octobre dernier par la ministre de la Transition écologique et solidaire (MTES), Elisabeth Borne et par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy.

A l’issue de ces rencontres, l’intersyndicale a publié un communiqué retenant notamment que la ministre « prend acte du temps qui passe » suite à l’adoption retardée de la loi « Energie et Climat » et suite à la mise en place des nouvelles institutions européennes. Les syndicats soulignent que la ministre « note que l’échéance de fin 2019 donnée par le gouvernement à EDF pour définir son projet de réorganisation n’est plus réaliste. Mais elle confirme que la demande faite par le gouvernement au PDG d’EDF de travailler sur l’évolution de l’organisation avant la fin des travaux sur le nouveau cadre régulatoire est maintenue. » L’intersyndicale signale que le PDG d’EDF « considère que la lente avancée des travaux sur la régulation nécessite que le projet soit décalé pour des raisons techniques après fin 2019, mais pas suspendu et encore moins retiré. » Jean-Bernard Lévy a par ailleurs indiqué être d’accord pour « donner un espace de concertation », si des propositions sont formulées « dans le cadre de la loi et des directives européennes », mais il « refuse » de retirer au préalable le projet Hercule.

Prenant acte de ces « légères avancées », l’intersyndicale d’EDF a décidé de demander des comptes directement à l’échelon commanditaire d’Hercule : la Présidence de la République. En parallèle, elle appelle à une journée d’information et de débat avec le personnel le 10 octobre, qui constituera aussi une préparation à la journée du 17 octobre, et signale qu’« à défaut de réponse élyséenne », elle appelle à une journée de grève nationale le 17 octobre prochain.

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