Le gouvernement détaille son plan hydrogène doté de 7 md€

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Ce plan Hydrogène entre dans le cadre du plan France Relance annoncé la semaine dernière par le gouvernement, doté de 30 milliard d’euros en faveur de la transition écologique. Les ministres ont rappelé que le plan hydrogène était doté de 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 2 milliards sur 2020-2022.

En outre, le gouvernement a défini trois priorités pour le plan hydrogène. D’abord, décarboner l’industrie d’abord, en faisant émerger une filière pour l’électrolyse et passer de l’usage de l’hydrogène provenant de sources carbonées dans l’industrie à de l’hydrogène décarboné. Dès 2021, le gouvernement entend par exemple lancer la construction d’un Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC/IPCEI) sur l’hydrogène, à l’instar du projet européen sur les batteries. « Il s’agit notamment de faire émerger en France des projets de « gigafactory » d’électrolyseurs, selon un schéma similaire au plan batterie qui prévoit le développement des usines de Nersac puis de Douvrin par ACC, entreprise commune de PSA et Total/Saft (bientôt rejoints par Renault) », indique le plan hydrogène. Dès lors que ces moyens de production existent, le gouvernement mise sur un verdissement de l’usage de l’hydrogène dans l’industrie.

Ensuite, développer les transports collectifs et marchandises fonctionnant à l’hydrogène (trains, poids-lourds, véhicules utilitaires légers, bennes à ordures ménagères, etc.) et soutenir les projets territoriaux d’envergure. Dans ce cadre, avant la fin de l’année 2020, un appel à projets (AAP) « Briques technologiques et démonstrateurs » sera lancé. Cet AAP est doté de 350 M€ jusqu’en 2023. Par ailleurs, un appel à projets (AAP) «Hub territoriaux d’hydrogène» sera lancé par l’Ademe (doté de 275 M€ d’ici 2023) pour le déploiement, par des consortiums réunissant des collectivités et des industriels fournisseurs de solutions, d’écosystèmes territoriaux de grande envergure regroupant différents usages (industrie et mobilité), pour favoriser au maximum des économies d’échelle.

Enfin, la troisième priorité vise à soutenir la recherche, l’innovation et le développement des compétences. Le gouvernement annonce, dans ce cadre, « d’ici la fin de l’année, un programme prioritaire de recherche (PPR) « Applications de l’hydrogène » opéré par l’ANR permettra de soutenir la recherche en amont et de préparer la future génération des technologies de l’hydrogène (piles, réservoirs, matériaux, électrolyseurs…). Il contribuera à l’excellence française dans la recherche sur l’hydrogène et sera doté de 65 M€. En 2021, sera lancé un « accompagnement du développement de campus des métiers et des qualifications rassemblant, dans la même organisation ou sur le même site, lycées d’enseignement technologique et professionnel (baccalauréats technologiques et professionnels, section de techniciens supérieurs), universités (IUT, licences professionnelles ou spécialisées, masters, formations d’ingénieurs, doctorats) et grandes écoles d’ingénieurs. »

Les ministères détaillent par ailleurs la répartition de 3,4 milliards d’euros (sur les 7 md€) sur la période 2020-2023. Ainsi, 54% seront consacrés à la décarbonation de l’industrie, 27% au développement de transports collectifs et marchands hydrogène et le solde, 19% pour al recherche, l’innovation et la formation.

Le dossier de présentation du plan H2 des ministères de la Transition écologique et de l’Economie rappelle que « la France a été l’une des premières nations à déployer un plan hydrogène en 2018. Ces trois dernières années, l’Etat a apporté son soutien à la filière via plusieurs mécanismes. Le Programme d’investissements d’avenir (PIA) a mobilisé plus de 100 M€ en soutenant la mise en œuvre de démonstrateurs et la prise de participation dans des entreprises à fort potentiel. En outre, l’Agence nationale de la recherche (ANR) a soutenu la recherche publique en mobilisant plus de 110 M€ sur les 10 dernières années. Bpifrance a accompagné de nombreuses startup ou PME dans leurs projets d’innovation et de développement technologiques, alors que, de son côté, l’Ademe a soutenu le déploiement de la mobilité hydrogène en apportant 80 M€. Enfin, la Banque des Territoires s’est également positionnée en soutenant des projets de déploiements portés par des collectivités, rappellent les ministères.

 

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