D’après pv magazine International
Enel Green Power, l’unité dédiée aux EnR du groupe énergétique italien Enel, a lancé une série de projets pilotes agrivoltaïques sur neuf sites de démonstration en Europe, dont deux en Grèce, cinq en Espagne et deux en Italie. « Notre approche initiale est d’utiliser des parcs solaires existants et opérationnels et de comprendre si différents types d’activités agricoles pourraient y être intégrés », explique Giovanni Tula, responsable du développement durable chez Enel Green Power, à pv magazine International.
Selon lui, il existe en effet beaucoup de place pour les cultures entre les trackers et les panneaux. « Un parc solaire conventionnel ne change pas la nature du sol et l’agriculture est toujours possible, poursuit Giovanni Tula. Notre objectif est donc d’explorer l’option agrivoltaïque dans les parcs photovoltaïques à grande échelle ou les sites dans lesquels l’activité énergétique reste la plus importante ».
Les premières réponses dans les 24 mois
Ce modèle serait cependant différent des projets agrivoltaïques « conventionnels », où l’activité agricole domine et où les panneaux sont généralement montés sur des structures spéciales à une certaine hauteur pour permettre l’utilisation de matériel agricole en dessous. « Dans notre cas, nous prévoyons de développer un concept qui n’affecte pas le système de production d’électricité existante et qui, en même temps, permette une activité agricole rentable », complète Giovanni Tula. Mais l’idée n’est nullement d’ajouter une activité agricole en bordure du parc solaire pour qu’il paraisse plus « vert » ».
Au terme d’un travail d’analyse avec ses partenaires, Enel Green Power espère avoir « les premières réponses dans les 24 mois et les données collectées devraient provenir de la culture de test d’une surface globale de près de 30 hectares dispersés sur les neuf installations photovoltaïques, de 2 ou 3 hectares chacune », déclare Giovanni Tula, ajoutant que l’étendue de la nouvelle activité agricole doit encore être évaluée. « Cela peut représenter environ un tiers de la surface du site, précise-t-elle. Mais la juste proportion entre la culture et l’activité de production d’électricité dépendra des caractéristiques spécifiques de chaque projet ».
Le modèle peut également être adopté dans les centrales solaires qui bénéficient déjà de tarifs d’achat ou d’incitations de différentes natures. Cela pourrait faire de l’intégration de l’agriculture une source de revenus supplémentaire pour les propriétaires d’usines. Une fois validée par la recherche, l’approche proposée devrait être appliquée aux centrales photovoltaïques existantes et aux nouveaux projets.
Différents types de cultures et d’élevages
Sur les sites pilotes, différents types de cultures seront testés. « Nous étudierons des cultures qui ne poussent pas trop haut et nous verrons également comment ces cultures modifient l’albédo des panneaux bifaciaux, détaille le responsable. Nous voulons planter des herbes, des fleurs ou des plantes qui peuvent agir comme catalyseurs de la biodiversité, mais nous voulons aussi tester des courgettes, des brocolis, des aubergines, des asperges, des légumineuses et même des fourrages pour animaux ». Enel Green Power pourrait également tester certaines formes d’élevage dans les parcs solaires. « Nous pensons, par exemple, à l’élevage de lapins d’un certain type dans le centre de l’Italie dans la province de Viterbe », explique-t-il.
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