Encourager les synergies entre énergie photovoltaïque et mobilité électrique

L’électrification des transports est un enjeu majeur dans la transition énergétique et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’équiper de flottes de véhicules électriques. Pour leurs infrastructures de recharge, un couplage avec le photovoltaïque, installé sur ombrières de parking ou sur bâtiment, potentiellement complété par un système de stockage ou de pilotage, peut en outre être un atout.

Les déclencheurs de projets de couplage entre photovoltaïque (PV) et mobilité électrique (ME) sur un site industriel ou commercial sont en effet nombreux : amélioration bilan RSE ou de l’image, optimisation des coûts opérationnels, suivi de la réglementation… Mais ces projets peuvent aussi être sources d’interrogations pour les équipes en interne : quelle est la maturité des différentes technologies nécessaires, quel modèle économique choisir, quelle montée en compétences est à prévoir ?

C’est pourquoi Enerplan, Avere-France, association qui promeut l’électromobilité, et le cabinet Wavestone ont publié l’étude « Energie photovoltaïque et mobilité électrique : quelles synergies pour la transition énergétique ? ». A partir d’une vingtaine d’entretiens et de quatre ateliers de réflexion avec des professionnels du secteur et pionniers de ce type de couplage, elle vise à retracer les questionnements, à en déduire les bonnes pratiques et à accompagner les acteurs dans leurs initiatives de couplage.

Plusieurs cas d’usage sont pour cela détaillés. L’un d’eux concerne par exemple un système en autoconsommation (bâtiment + IRVE), sans vente du surplus, installé chez une filiale d’un grand groupe d’environ 200 salariés qui voulait installer 27 infrastructures de recharge de véhicules électrique (IRVE) complétées par une installation PV de 66 kWc. « En plus d’un retour d’expérience au niveau du groupe, ce couplage a permis à la société d’éviter un surcoût dans sa transition vers une flotte de véhicules électriques qui aurait été généré par l’installation poste de transformation et qui a été évité grâce à l’installation PV », souligne l’étude.

Un autre étudie un système en autoconsommation sur bâtiment, avec vente du surplus, et un raccordement IRVE distinct, choisi par des sites commerciaux franchisés. « L’achat de l’installation photovoltaïque, de 200 à 700 kWc selon la taille des sites, a été fait via une holding qui favorise le site pour en augmenter le loyer (environ + 30 000 euros par an), tout en faisant économiser sur la facture d’électricité (baisse de 100 000 euros par an) », précise le rapport.

Un écosystème encore à créer

L’étude revient également sur le surdimensionnement des installations PV, afin par exemple d’anticiper sur la croissance de la flotte de VE. Cela peut aussi être intéressant lorsque la structure possède un dispositifs de stockage comme une batterie, pour maximiser le taux d’autoconsommation. Cependant, en raison des prix perçus comme élevés des batteries, les auteurs de l’étude notent qu’aucun des acteurs interviewés n’a opté pour ce modèle. L’évolution des coûts pourrait cependant changer la donne.

« Nous n’observons pas encore de modèles types, les choix contractuels (vente ou autoconsommation, totales ou partielles) et en matière de financement dépendent des besoins en énergie et en mobilité identifiés, conclue l’étude. En outre, les expériences de couplage ont été observées en France métropolitaine, la situation géographique ou encore le type et la taille de la structure qui porte le projet sont autant de variables à prendre en compte. Le nombre croissance d’annonces de projets en France et en Europe augure toutefois un essor des pratiques de couplage PV/ME ». De même, le développement des technologies telles que le vehicle-to-grid, les batteries de stockage ou encore les systèmes de pilotage intelligents pourront pousser plus loin les possibilités de couplage.