Une application de l’Ademe pour mesurer l’impact environnemental du PV

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L’Ademe a publié le rapport final du projet INCER-ACV portant sur les incertitudes dans les méthodes d’évaluation des impacts environnementaux des filières de production énergétique par analyse du cycle de vie (ACV). L’agence publique française a financé cette étude dans le cadre de l’appel à projets « Energie Durable » attribué au centre « Observation, Impacts, Energie », qui polarise une équipe de recherche commune de Mines ParisTech et du pôle Armines, et au Lab Crigen du groupe Engie.

Le projet vise à consolider les méthodes de quantification d’impacts environnementaux des filières énergies, dont le solaire photovoltaïque. En effet, comme le précise l’Ademe, l’empreinte carbone d’un module dépend de plusieurs facteurs dont le productible annuel de l’installation photovoltaïque, la durée de vie des modules (de 25 à 35 ans) et des onduleurs (de 10 à 30 ans), la quantité d’électricité nécessaire à la production du silicium, le contenu CO2 du mix électrique utilisé pour la fabrication du module, des cellules et wafers ou encore le type de système lui-même (au sol ou en toiture). Chacun de ces facteurs est soumis à incertitude, ce qui empêche la filière PV de fournir un intervalle unique de confiance associé à ses estimations d’impact.

Le consortium en charge de l’étude a donc développé un outil qui permet de présenter l’intervalle de confiance sous forme de distribution de probabilité. Cette approche a été rendue possible par le développement d’un protocole dédié et d’une librairie de calculs qui tiennent compte de la variabilité des scénarios et qui leurs associent la marge d’incertitude par fonction. De ces recherches est née l’application INCER-ACV qui permet de tester plusieurs hypothèses en calculant les valeurs moyenne et médiane d’un indicateur environnemental.

Le calcul de l’empreinte carbone du photovoltaïque est soumis à incertitude, une unique valeur est de ce fait critiquable car ne permettant pas de connaître l’intervalle de confiance associé. INCER-ACV permet de le présenter sous forme de distribution de probabilité. Sur l’image ci-dessous le résultat moyen est de 37 gCO2eq/kWh, il y a 50 % de chances que le résultat soit inférieur à 36 gCO2eq/kWh, 10 % qu’il soit inférieur à 27 gCO2eq/kWh, 10 % qu’il soit supérieur 49 gCO2eq/kWh.

Source : INCER-ACV

Accessible gratuitement, la plate-forme web donne aux industriels et aux politiques publiques la possibilité d’appliquer l’analyse d’incertitude au cas spécifique. L’utilisateur entre la catégorie d’impact qu’il souhaite étudier, choisit l’unité fonctionnelle dans laquelle les impacts seront rapportés et précise ensuite, s’il le souhaite, les paramètres opérationnels de son système PV. Une douzaine d’indicateurs environnementaux sont aujourd’hui disponibles comme par exemple l’acidification des milieux, les déchets radioactifs évités, l’épuisement des ressources minérales, la qualité de l’air, l’utilisation en eau ou la toxicité humaine.

INCER-ACV intègre une hypothèse « mix électrique utilisé pour la production du module » qui est, par défaut, le mix électrique chinois. Il s’est avéré qu’en remplaçant cette donnée par la valeur correspondant à un mix électrique français l’empreinte carbone du module PV était divisée par deux en ordre de grandeur. De quoi suggérer, comme l’a fait l’Ademe, qu’une « relocalisation de l’ensemble de la chaîne de valeur du photovoltaïque en France permettrait de diviser par deux son empreinte carbone ».

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