Le premier bâtiment HTA intégré à une opération d’autoconsommation collective

Le bureau d’études Cohérence Energies, basé à Pérenchies (59), a annoncé avoir intégré le premier bâtiment HTA à une opération d’autoconsommation collective en cours, disposition que permet désormais l’ordonnance du 03 mars 2021 issue de la Loi Energie Climat. Le projet qui a débuté en août 2021 se composait à l’origine de sept sites en basse tension, dont des bâtiments et des parkings. « Le Conseil Départemental du Pas-de-Calais à Arras (62) souhaitait mettre en place cette opération, notamment pour sa valeur symbolique pour la promotion de l’énergie solaire et de la transition énergétique. Nous avons alors été sélectionnés par appel d’offres », se souvient Ludovic Sénéchal, chargé de projet, interrogé par pv magazine France.

A la suite de l’ordonnance du 03 mars 2021, qui autorise depuis le 1^er juillet 2021 à intégrer les participants HTA dans les opérations d’autoconsommation collective, il a été proposé d’y inclure le bâtiment des services départementaux de la ville. Ayant une superficie de 21 000 m², celui-ci possède une consommation annuelle de 2200 MWh (soit l’équivalent de 700 foyers) pour une puissance souscrite de 911 kVA et est équipé de deux transformateurs de 1000 kVA (pour la redondance). « Depuis le jeudi 7 octobre, il est devenu le premier bâtiment alimenté en Haute Tension à rejoindre une opération d’autoconsommation active », se réjouit Ludovic Sénéchal.

Pour l’heure, une partie de la production des huit sites est couverte par deux centrales solaires en toiture qui déploient une puissance totale de 50 kWc, répartie entre 20 kWc sur le Pôle logistique et 30 kWc sur l’Hôtel de département installés sur le toit terrasse. A cela s’ajoutent 10 kWc sur le bâtiment des services lui-même, mais uniquement utilisés en autoconsommation totale. Dans un deuxième temps, 270 kWc seront ajoutés en 2022 pour atteindre 330 kWc de puissance et couvrir l’intégralité des besoins des sites, qui s’élèvent à 3 GWh par an. Les panneaux seront posés sur des ombrières de parking, l’une de 70 kWc et l’autre de 200 kWc.

« L’intégration d’un consommateur HTA ne pose pas de difficulté particulière et apporte en contrepartie un véritable intérêt économique, remarque Ludovic Sénéchal. Autrefois, ces sites grands consommateurs et possédant généralement de grandes surfaces de toiture étaient exclus de tels schémas de mutualisation de production d’énergie locale. Désormais, cela permet d’adjoindre une plus grosse centrale de production et de valoriser la production en autoconsommation, alors que le surplus devait être auparavant injecté sur le réseau ». Cette nouvelle disposition ouvre ainsi de nouvelles perspectives et permet d’ouvrir les projets d’autoconsommation à des profils de consommateurs plus variés (particuliers, entreprises, bâtiments communautaires), dans un même périmètre.