Baromètre Observ’ER : une progression des énergies renouvelables sur 2021 en trompe-l’œil

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L’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) a publié le 25 janvier son 12ème baromètre annuel. La puissance cumulée de l’ensemble des sites d’énergies renouvelables s’établissait ainsi à 60 459 MW de capacité au 30 septembre 2021, soit une hausse de 7,4% sur un an, quand elle n’atteignait que 4,4 % l’année précédente. La filière hydraulique reste de loin la plus importante du secteur (25 989 MW), mais n’a progressé que de 0,1 % par rapport à septembre 2020. L’énergie éolienne terrestre affiche de son côté une augmentation de 7,1% (18 544 MW). La croissance du secteur a donc été essentiellement portée par la filière photovoltaïque, qui tire son épingle du jeu avec une progression de près de 25 % sur un an, à 13 231 MW de capacités.

Avec plus de 2 MW de puissance supplémentaire au cours des neuf premiers mois de 2021, « le décollage tant attendu de la filière semble avoir lieu », se réjouit le rapport. Dans ce cadre, une « très belle dynamique des installations de très grande taille (à partir d’un mégawatt), puisque 839 MW ont été raccordés au cours des deux premiers trimestres 2021, un niveau record encore jamais atteint », note-t-il plus loin. Mais il est indispensable de renforcer parallèlement le développement du segment des centrales sur toitures. Le pari n’est donc pas gagné car les objectifs, qui sont de 20,1 GW à fin 2023 et entre 35,1 et 44 GW raccordés fin 2028, sont très loin d’être atteints. « Il faudra conserver, voire renforcer, la dynamique actuelle pour y parvenir », remarque Observ’ER.

Reste maintenant à savoir si le secteur sera capable de conserver ce rythme de 2021 ou si ce mouvement résultait surtout du décalage de date de mise en service sur des centrales qui initialement étaient programmées pour 2020 mais qui, dû à la crise sanitaire, ont été raccordées plus tardivement ? D’autant qu’il il reste encore de nombreux freins à lever. « Le premier concerne les délais de développement et la lourdeur des procédures d’obtention des autorisations. Il faut au minimum deux ans et demi, et parfois jusqu’à cinq ans voire plus, des délais bien supérieurs à l’Allemagne par exemple, où ils sont en général de l’ordre d’un an », compare Antoine Huard, président de France territoire solaire interrogé par Observ’ER. Sans oublier la rareté du foncier, la lenteur de la publication des textes réglementaires ou encore la complexité administrative qui entraînent un manque de visibilité pour les acteurs. IL est donc à craindre que la France ne creuse l’écart dans sa transition énergétique.

8000 emplois fin 2020

En termes d’emploi, le secteur photovoltaïque représentait 8 000 équivalents temps plein (ETP) en 2020, un chiffre en progression de 5,6% par rapport à celui de 2019 (7570 ETP). « Après un pic au tournant des années 2010 porté par le fort développement d’installations individuelles, le secteur a subi un sévère recul. Le segment des installations individuelles ayant fortement chuté au début des années 2010, les installateurs se sont détournés du secteur. Le photovoltaïque s’est ensuite beaucoup plus orienté vers des opérations de plus en plus puissantes où le ratio d’emploi par MW installé est beaucoup plus faible », rappelle Observ’ER.

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