[Exclusif] Alliaverre projette l’implantation d’une usine de verre solaire en France

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Moez Ben Amar, directeur général de la société Alliaverre.

GD

Le mouvement de relocalisation de l’industrie photovoltaïque en France se poursuit. Sur le salon Intersolar à Munich, Moez Ben Amar, directeur général de la société Alliaverre, a ainsi confié à pv magazine France qu’il avait en projet la construction d’une usine de transformation de verre plat en verre solaire à Amiens, en France, où se trouve son siège social. Celle-ci pourrait voir le jour fin 2022, voire début 2023.

Pour l’heure, Alliaverre fabrique ses verres en mode O.E.M avec des partenariats industriels en Asie du sud. « Les délais de fabrication et de livraison sont actuellement de 10 à 12 semaines, ce qui mobilise une trésorerie importante pour nos clients, souligne le dirigeant. De plus, depuis le début de la crise du Covid, les prix du transport par conteneurs ont été multipliés par dix ».

Pour s’affranchir de ces contraintes, le site entièrement automatisé produirait donc 50 MW/mois, soit 600 MW par an de verre de qualité solaire, pour trois segments de marché : le verre en 2 mm pour les modules verre/verre, le verre en 3,2 mm pour les modules classiques et les tuiles solaires. Y seront réalisés le façonnage du verre plat, à savoir la découpe, puis le coating et la trempe pour obtenir du verre de grade solaire. « Nous disposerons en France d’un grand stock de plaques de verre plat de grande dimension, ce qui nous permettra de réduire le temps de transformation et de livraison du verre solaire à moins de deux semaine », avance Moez Ben Amar. L’investissement est estimé à 5 millions d’euros et l’entreprise est actuellement en phase de bouclage financier, avec l’entrée d’un fonds d’investissement local. Elle compte également sur des aides régionales à l’implantation, pour compenser une partie du surcoût de fabrication en Europe qui reste 30 % plus cher qu’en Asie.

Créée en 1937 à Sfax en Tunisie, la société familiale à l’origine spécialisée dans la miroiterie, s’est implantée en France en 2005 et est entrée sur le marché du verre solaire en 2014. Elle travaille avec des clients tels que Systovi, depuis 2015, et est actuellement en phase de test et de préqualification pour d’autres fabricants comme Recom-Sillia ou Voltec Solar. Elle est également en partenariat R&D avec l’entreprise Q-Celles. En Europe, son premier marché est l’Allemagne, suivi de l’Italie et de la Pologne.

Sur le salon Intersolar, Alliaverre présente également une nouvelle teinte terracotta pour le segment des tuiles solaires.

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