Afrique du Sud : l’initiative d’Eskom, un BESS de 500 MW, gagne du terrain

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D’après pv magazine international.

Le fournisseur d’électricité sud-africain Eskom a dévoilé en détails le déploiement des 343 MW de systèmes de stockage par batterie, dont la mise en œuvre doit apporter la démonstration de la faisabilité de tels projets dans le pays.

Le projet multi-site d’Eskom constitue le premier volet d’une initiative de BESS (Battery Energy Storage System ou centrale de stockage par batterie) totalisant 500 MW, annoncée par le président Cyril Ramaphosa et s’inscrivant dans le cadre des mesures gouvernementales pour résoudre la crise de l’électricité dont l’Afrique du Sud souffre de longue date. La semaine dernière, le fournisseur a déclaré qu’il avait sélectionné l’entreprise sud-coréenne Hyosung Heavy Industries et l’entreprise chinoise Pinggao Group par le biais d’un processus d’appel d’offre. Les deux compagnies ont signé un contrat pour la conception, la fourniture et l’installation des projets de batterie, en plus de la fourniture de services d’O&M sur une période de 5 ans.

Le contrat prévoit la construction de nouvelles capacités de stockages totalisant 1 440 MWh par jour et de 60 MW de capacité solaire, lesquelles seront mises en place en deux phases sur 12 sites d’Afrique du Sud. La phase 1 verra l’installation d’environ 199 MW/833 MWh de BESS avec 2 MW de solaire PV, tandis que la seconde prévoit le déploiement de 144 MW/ 616 MWh de BESS ainsi que de 58 MW de solaire PV.

D’après la compagnie d’électricité, les projets de stockage sur batterie alloués seront situés à des endroits reculés ayant un accès limité à son réseau de distribution, mais néanmoins à proximité de centrales d’énergies renouvelables exploitées par des producteurs d’électricité indépendants (IPP). Il est prévu que les projets de la première phase entrent en service d’ici fin juin 2023, tandis que la deuxième phase devrait s’achever en décembre 2024. Le déploiement sera co-financé par la Banque africaine de développement, la Nouvelle banque de développement, la Banque mondiale et le Clean Technology Fund (Fonds pour les technologies propres – CTF).

Eskom attend de ces projets qu’ils démontrent le rôle joué par les batteries dans l’intégration d’énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays, tout en contribuant à réduire la pression pesant sur le réseau électrique du pays. La compagnie indique que le projet servira essentiellement à l’écrêtement des pointes de consommation nationales à raison de 4 heures par jour pendant au moins 250 jours de l’année. Il fournira aussi des services auxiliaires et apportera un soutien aux réseaux locaux.

Gérer les coupures de courant

Garder les lumières allumées a longtemps représenté un défi pour Eskom. Afin d’y remédier, la compagnie a lancé un appel d’offre pour obtenir de l’énergie à partir de ressources décentralisées, notamment des générateurs de gaz ainsi que des projets de solaire plus stockage.

En juillet dernier, Scatec, groupe norvégien d’énergies renouvelables, s’était vu accorder le plus gros projet de l’appel d’offres d’Eskom entrant dans le cadre du programme sud-africain d’atténuation des risques électriques. Une fois opérationnel, le projet combinera 540 MW de photovoltaïque et 225 MW/1 140 MWh de stockage sur batterie et fournira 150 MW d’énergie acheminable, selon les termes d’un contrat d’achat d’électricité sur 20 ans dans la région de Kenhardt, actuellement confronté à des pénuries d’électricité.

Ces dernières semaines, le fournisseur sud-africain a été contraint de pratiquer des coupures tournantes en raison d’un manque de capacité de production. En juin, il a commencé à programmer des coupures dites de « stade 6 » (ou délestages) pour la deuxième fois de son histoire. Dans les faits, la plupart des Sud-africains se sont ainsi retrouvés privés d’électricité pendant au moins 6 heures par jour. Dans l’intervalle, des coupures de courant supplémentaires ont permis de baisser le niveau d’indisponibilité.

« A terme, pour ne plus avoir à recourir au délestage, il nous faut des capacités supplémentaires car le système tel qu’il existe à présent reste peu fiable et imprévisible », a récemment déclaré Andre de Ruyter, le directeur général d’Eskom.

Ces paroles font écho aux plans visant à allouer une capacité significative de production d’énergies renouvelables par l’intermédiaire du prochain cycle du programme d’approvisionnement des producteurs indépendants d’énergie renouvelable (REIPPPP) de l’Afrique du Sud. En juillet, Cyril Ramaphosa avait déclaré que la nouvelle capacité de production allouée via ce sixième cycle pour l’énergie éolienne et solaire serait doublée, passant de 2 600 à 5 200 MW.

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