D’après une étude, un scénario 100 % renouvelables serait rentable en 6 ans

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D’après pv magazine international.

À mesure que les énergies renouvelables gagnent du terrain dans le mix énergétique mondial, et que des objectifs sont fixés pour poursuivre leur développement, des craintes s’élèvent concernant les coûts engendrés par ce changement radical dans nos systèmes énergétiques. Par ailleurs, l’intermittence de l’éolien et du solaire fait redouter l’insuffisance de l’approvisionnement et d’éventuelles coupures d’électricité.

Les dernières modélisations de systèmes énergétiques réalisées par le chercheur Mark Jacobson, de la Stanford University, montrent pourtant que dans 145 pays, la transition vers une énergie reposant entièrement sur l’éolien, l’hydraulique, le solaire et le stockage serait rentable en six ans, et coûterait même moins cher à terme que de conserver les systèmes énergétiques actuels.

« Au niveau mondial, l’association éolien-hydraulique-solaire permet de réduire de 56,4 % l’énergie fournie, de 62,7 % les coûts énergétiques privés annuels (de 17,2 à 6,4 billions d’euros par an), et de 92 % les coûts sociaux (privé + santé + climat) annuels de l’énergie (de 80,5 à 6,4 billions d’euros par an) pour un coût en valeur actuelle totalisant 59,5 billions d’euros, a annoncé Mark Jacobson dans son dernier article. L’association éolien-hydraulique-solaire nécessite en effet moins d’énergie, est moins coûteuse et crée davantage d’emplois que le maintien du système actuel. »

Il détaille son modèle dans l’article Low-cost solutions to global warming, air pollution, and energy insecurity for 145 countries, récemment publié dans la revue Energy & Environmental Science. Celui-ci s’appuie sur les précédents travaux de Mark Jacobson et prend en compte des pays supplémentaires, des données plus récentes sur la consommation énergétique dans toutes les régions, ainsi que des calculs permettant de prendre en compte les incertitudes liées au prix futur du stockage de l’énergie par batterie, à la place qu’occuperont les batteries et au développement de nouvelles technologies, telles que le vehicle-to-grid. Mais en dépit de ces incertitudes, Mark Jacobson est convaincu que les difficultés technologiques ne représentent pas un obstacle majeur à la transition.

« 95 % (environ) des technologies nécessaires pour mettre en place les projets proposés sont déjà commercialisés », observe-t-il.

L’étude conclut également que, si des emplois seraient détruits dans les secteurs de l’exploitation minière et des énergies fossiles, cette transition créerait 28 millions d’emplois de plus qu’elle n’en détruirait. Seuls la Russie, le Canada et certaines régions d’Afrique, dont les économies sont fortement dépendantes des énergies fossiles, enregistreraient des pertes d’emploi nettes.

Néanmoins, si l’étude démontre clairement qu’une transition vers une énergie 100 % renouvelable est possible à la fois sur le plan technique et économique, Mark Jacobson prévient que de nombreuses incertitudes subsistent.

« Beaucoup d’autres incertitudes demeurent. L’une des plus importantes concerne l’existence d’une volonté politique suffisante pour mettre en place une transition à un rythme assez rapide, a-t-il déclaré. Toutefois, si la volonté politique est au rendez-vous, passer à une énergie totalement propre et renouvelable à l’échelle mondiale devrait réduire considérablement les besoins énergétiques, les coûts, la mortalité due à la pollution de l’air, le réchauffement climatique ainsi que l’insécurité énergétique, tout en créant des emplois, par comparaison avec le maintien des conditions actuelles. »

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