Les étapes pour mettre en place une centrale PV de 5 MW en projet citoyen

Dans les Bouches-du-Rhône, à l’ouest d’Aix-en-Provence, la centrale solaire Solaris Civis a été inaugurée fin juin par la commune de Ventraben et ses habitants qui ont été à l’initiative de ce projet citoyen depuis la première heure. L’installation au sol est implantée sur une ancienne friche de la commune, située entre l’autoroute et une ligne TGV. Avec une capacité installée de 5 MW, la centrale va désormais produire 8 170 MWh par an.

C’est Enercoop, en partenariat avec la Compagnie Nationale du Rhône, qui est acheteur de l’électricité. « Le contrat d’achat prévoit un bonus d’un euro par mégawattheure, soit une enveloppe d’environ 7000 euros par an, pour financer des actions qui serviront la transition énergétique sur le territoire », explique Jérôme Lelong d’Enercoop PACA. Le projet a aussi permis à la commune de Ventabren d’obtenir la distinction du Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte (TEPCV) et de la doter de revenus annexes, dont les loyers et les dividendes via la vente de l’énergie.

A l’époque de sa concrétisation en 2017, Solaris est le premier projet 100% participatif et citoyen qui prévoit une gouvernance complète du projet sans recours à un opérateur photovoltaïque. Bien en amont à cela, l’idée est en fait lancée en 2009 par l’association Ventabren Demain ! qui vise à « améliorer la qualité de vie des habitants de la commune par l’application pragmatique du concept de développement durable ». Cette organisation a d’ailleurs été l’association de préfiguration du projet jusqu’à décembre 2017 et la création de la société de projet.

C’est ensuite la municipalité qui finance les études préalables, en amont de la candidature du projet à l’appel d’offres CRE 4 dont il sera lauréat en 2021. La commune, sous l’impulsion de son maire, met quelque 160 000 euros sur la table. Le soutien municipal passera aussi ensuite par la mise à disposition du terrain sur lequel est implantée la centrale. A cette occasion, les 600 oliviers implantés sur le terrain sont repris par deux agriculteurs pour créer une culture biologique.

De son côté, la société d’économie mixte Sergies a participé à la préparation de l’appel d’offres et est entrée au capital de la société de projet lors de l’augmentation de capital qui a précédé la phase de construction de la centrale.

Le projet a aussi bénéficié d’un investissement d’Énergie Partagée à hauteur de 450 000 euros. En parallèle, l’association a fournit un accompagnement administratif et de conseil tout au long du développement, des études à la signature des partenariats en passant par la mise en place des statuts. « Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l’écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée », explique Energie Partagée, qui a également apposé son label qualité à l’installation – qui répond, de fait, aux critères de sa charte.