8 000 m² d’ombrières photovoltaïques sur un cimetière : la clé du paradis

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Des ombrières photovoltaïques installées au-dessus d’un cimetière, il fallait oser ! C’est le projet hors du commun lancé à Saint-Joachim, en Loire-Atlantique, dans le cadre d’une opération d’autoconsommation collective destinée à alimenter en électricité, à partir de l’été 2025, les 4 000 habitants de la commune, ainsi que des commerces locaux et un EHPAD.

Initié par la mairie et soutenu par l’association RECIT, réseau des énergies citoyennes en Pays de la Loire, le projet est porté par l’association Brier’energie, créée en 2022. Appliquant un droit d’entrée de 5 euros, elle regroupe à ce jour 420 adhérents, résidents de Saint-Joachim et futurs consommateurs de l’énergie qui sera produite par les ombrières. « Composée de 5 000 panneaux photovoltaïques, la future centrale s’étendra sur 8 000 mètres carrés et offrira une puissance de 1,3 MW », précise Éric Boquaire, président de Brier’energie, à pv magazine France.

En plus de produire de l’électricité, les ombrières photovoltaïques permettront d’éviter l’inondation du cimetière situé en zone marécageuse et de récupérer les eaux pluviales pour l’arrosage du complexe sportif avoisinant. Représentant un coût estimé à 3,35 millions d’euros , l’installation sera financée en intégralité par la commune, notamment grâce à la plus-value d’imposition – générée par les 7 % d’augmentation de taxe foncière dus à l’inflation –, que la collectivité a choisi de redistribuer à sa population via cette opération.

Un consommateur = un même droit à consommer, avec redistribution de l’excédent

Original par sa configuration, le projet l’est tout autant par la clé de répartition choisie pour partager équitablement l’électricité produite par la centrale solaire, sans privilégier, ni pénaliser aucun consommateur. En tant que personne morale organisatrice (PMO) de l’opération d’autoconsommation collective, c’est Brier’energie qui s’en est chargée. « Il faudra gérer en permanence les entrées et les sorties auprès du réseau Enedis d’une part, mais aussi établir des règles de distribution entre les participants, en définissant des clés de répartition », affirme Éric Boquaire.

Les deux clés de répartition standard proposées par Enedis – statique ou dynamique par défaut – ne convenant pas (ndlr : trop fixes et uniformes ou favorisant les “gros” consommateurs), il a fallu en inventer une capable d’assurer une égalité de traitement entre chaque participant. « Nous avons défini une clé de répartition dynamique citoyenne selon la règle suivante : un consommateur = un même droit à consommer, avec redistribution de l’excédent. Cette clé ne repose pas sur des mathématiques, mais sur un algorithme qui est à créer de toutes pièces », explique Éric Boquaire.

À partir d’un cahier des charges précis, sa mise en œuvre incombera à une entreprise spécialisée dans la restitution individuelle d’informations relatives à la production et à la consommation électriques. Prochainement choisie, elle effectuera les calculs entre des dizaines de milliers de données chiffrées, récoltées toutes les 30 minutes chez des centaines d’utilisateurs. La société gestionnaire transmettra, chaque mois à Enedis, une fiche récapitulative des résultats, pour que soient appliquées les déductions sur la facture de chaque abonné participant à l’opération.

En attendant, la prochaine étape du projet concernera le montage, à partir du 18 mars, d’un prototype de l’installation sur une petite partie du cimetière (180 m²), histoire de vérifier l’intégration de la future centrale solaire dans son environnement. Une opération qui, selon Brier’energie, devrait permettre à ses participants de réaliser, en moyenne, entre 150 et 250 euros d’économies sur leur facture annuelle d’électricité.

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