Un parc solaire flottant et une production d’hydrogène vert en projet à Fos-sur-Mer

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Dans le cadre de la stratégie de décarbonation de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le projet HyVence vise la production de 15 000 tonnes d’hydrogène vert, dont les électrolyseurs seront directement alimentés par un parc photovoltaïque flottant. ​Dimensionné pour atteindre une puissance de 500 MW, celui-ci produira entre 700 et 800 GWh d’électricité par an. Il sera implanté sur les étangs de Lavalduc et d’Engrenier, servant de bassins industriels de saumure saturée et qui sont exploités par Géosol, société française spécialisée dans le stockage souterrain d’une partie des réserves stratégiques françaises d’hydrocarbures.

Géosel stocke en effet depuis 1969 dans une trentaine de cavités salines situées jusqu’à 1 000 mètres de profondeur du pétrole brut, du diesel, de l’essence, du fuel domestique et du naphta. Cette réserve stratégique de 9,2 millions de m3 est raccordée par un réseau de pipeline au complexe de Marseille-Fos et fonctionne selon un système de va-et-vient : lorsque les hydrocarbures sont déversées à Fos par pipeline, les cavités sont remplies d’eau saumurée. A l’inverse, lorsque les cavités sont pleines d’hydrocarbures, l’eau saumurée est envoyée dans les deux étangs de Lavalduc et d’Engrenier.

D’où ce choix pour l’implantation de la centrale photovoltaïque flottante, puisqu’elle n’entraînera pas d’artificialisation supplémentaire. De plus, la saumure saturée contenue dans les bassins les rend peu propice à la prolifération de la biodiversité. Entre les deux étangs prendra également place l’électrolyseur, qui utilisera les tracés de pipelines en partie déjà exploitée par Géosel. Au total, l’investissement s’élève à 700 millions d’euros, aux deux tiers pour la centrale solaire et un tiers pour l’installation d’hydrogène. 

Fos-sur-Mer, carrefour de l’hydrogène vert

Concernant l’avancée du projet, la concertation préalable sur le projet HyVence et son raccordement électrique, sous l’égide de  la Commission nationale du débat public (CNDP), se déroulera entre le 27 mars et le 20 mai 2024. La population est amenée à se prononcer, outre sur le parc flottant et l’électrolyseur, sur le poste électrique de raccordement au réseau électrique qui sera localisé soit au niveau du plan d’Aren, soit à proximité du bassin d’Engrenier.

En effet, l’unité de production d’hydrogène sera raccordée au réseau RTE, également maître d’ouvrage, pour compenser l’intermittence de l’énergie solaire. Aussi, le surplus d’électricité produite par le parc photovoltaïque alimenterait le réseau lors des périodes de fort ensoleillement, et a contrario, la production d’hydrogène serait alimentée par le réseau lors des périodes d’ensoleillement plus faible, pour assurer une production constante. Selon Géosol, le projet sera calibré pour qu’au global, la quantité d’électricité injectée dans le réseau soit du même ordre de grandeur que la quantité d’énergie soutirée, à l’échelle de l’année.

En plus de ses propres besoins, la région Fos-Marseille se voit, avec ce projet, en carrefour de la transition énergétique :  des infrastructures sont en cours d’étude pour relier des zones de production d’hydrogène comme l’Espagne et pour alimenter des zones de forte consommation au Nord de l’Europe.

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