Ce n’était déjà pas un secret, mais la pression politique et économique opérée par la France pour imposer le nucléaire dans la transition énergétique européenne a été une fois de plus mise à jour. Dans une note confidentielle transmise à la Commission européenne début avril, révélée par Les Echos, les représentants de la France à Bruxelles ont accentué le bras de fer.
La France s’oppose d’une part au potentiel relèvement des objectifs renouvelables qui pourrait se profiler d’ici fin juin, à l’occasion du vote des objectifs climatiques de l’Union européenne. Elle demande également à ce que ces objectifs soient remplacés par une approche fondée sur la réduction de l’intensité carbone, au lieu d’un quota contraignant en termes d’énergies renouvelables.
A l’échelle globale, l’Hexagone s’est imposée comme l’un des seuls cavaliers réticents à la croissance significative des énergies renouvelables – non dans le discours mais bien dans ses positions sur leur intégration réelle dans les politiques publiques, notamment à l’échelle européenne. Aux énergies vertes, elle préfère les « énergies décarbonées », comprendre : le nucléaire. Comme l’explique notre consoeur des Echos, la France se positionne même pour une « directive [une loi européenne donc, NDLR] énergie décarbonée » qu’elle demande à substituer à la directive sur les énergies renouvelables.
Et pour cause, avec des figures de proue comme EDF, Orano (dont l’Etat est toujours actionnaire à 90 %) Framatome ou l’ANDRA, difficile pour le pays de se défaire d’une filière dite stratégique d’un point de vue historique, économiquement structurante et politiquement séduisante. Sa relance devrait d’ailleurs être confirmée – si cela était encore nécessaire – dans la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
La France semble donc vouloir jouer au plus fort pour l’atome. Elle a réitéré son souhait d’intégrer les crédits carbones internationaux à la comptabilité nationale des émissions et réclame « la clarification de la répartition de l’effort de diminution des émissions entre les Etats membres », en tenant compte de la composition du mix énergétique de chaque pays. Une exigence qu’elle présente désormais comme une « condition préalable » à son soutien, puisqu’avec des émissions de CO₂ très basse, elle refuse de payer pour les pays moins avancés.
Ce positionnement servira-t-il réellement les intérêts du pays ? Du point de vue des acteurs du renouvelables, la réponse est sans ambiguïté : non.
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