Le navire Energy Observer rejoint le Spitzberg en Arctique

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Le navire avait quitté Saint-Pétersbourg fin juillet. Après avoir parcouru 5700 km, il a atteint les îles norvégiennes du Spitzberg au Pôle nord ce week-end.

Autonome en énergie grâce aux renouvelables et à l’hydrogène et ambassadeur français des objectifs de développement durable fixés par l’ONU à l’agenda 2030, l’ancien catamaran de compétition a pour rôle à la fois de témoigner de l’urgence climatique et de servir de laboratoire « vivant » des avancées technologiques.

« Nous voulions prouver que si on peut naviguer en milieu extrême grâce à ce navire, demain tout le monde pourra vivre grâce aux ENR et nous aurons un vrai levier pour transformer le monde », déclare Jérôme Delafosse, le chef d’expédition. « Nous sommes les premiers à accomplir cet exploit, mais il ne s’agit pas là d’une compétition, nous apportons notre pierre à l’édifice pour sensibiliser citoyens, décideurs et industriels à l’urgence absolue de réconcilier l’homme et la nature », ajoute-t-il.

Le bateau, qui mesure 30,5 mètres de long pour 12,80 mètres de large, navigue depuis 2017. Doté de panneaux solaires, d’éoliennes et d’un système de stockage à hydrogène, il est capable de couvrir ses besoins énergétiques de manière totalement autonome et décarbonée.

Les panneaux solaires permettent de charger les batteries lorsque le bateau est à l’arrêt ; lorsqu’elles sont pleines, le surplus d’énergie est utilisé pour produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau de mer. En mouvement, les trois types de production d’énergie solaire, éolienne et hydrogène sont pondérées pour répondre aux besoins énergétiques du bateau et de son équipage, lorsque les conditions extérieures sont favorables. Si ces conditions sont difficiles, une pile à combustible utilisant l’énergie hydrogène prend le relais.

Si l’aventure d’Energy Observer permet d’expérimenter les technologies les plus avancées, son rôle est également de les optimiser. Depuis son escale en Russie, le navire a par exemple expérimenté les ailes de propulsion éoliennes Oceanwings conçues par l’équipementier CNIM et l’architecte VPLP, des ailes de 12 m d’envergure, entièrement automatisées et permettant une propulsion éolienne — une expérimentation qui, notamment face à de forts vents contraires, n’a pas été de tout repos mais qui a permis de faire évoluer le système. Pour Marin Jarry, le directeur d’armement et capitaine en second, « le défi de la dernière phase de navigation, de 600 milles nautiques entre Tromso et Longyearbyen, a été de valider le bon fonctionnement des ailes et de pousser le bateau et toute la chaîne énergétique dans ses retranchements dans des conditions très rudes ! Un vrai jeu de stratégie avec des vents qui tournent, un ensoleillement très faible, des courants changeants. »

Se fondant sur l’expérience issue de ce laboratoire vivant, les porteurs du projet Energy Observer ont créé début juillet la société Energy Observer Developments, dont le but est de devenir un « leader européen capable de concevoir, assembler et diffuser des systèmes énergétiques zéro émission à échelle industrielle. » Un premier tour de table de 2,4 millions d’euros a été bouclé.

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