Expérience d’autoconsommation collective en Belgique : « une étape charnière pour l’évolution du marché de l’électricité »

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Début juillet, le régulateur de l’énergie bruxellois Brugel a accordé une dérogation aux règles de marché et tarifaires pour la réalisation du projet d’autoconsommation collective autour de l’école Nos Bambins dans la commune de Ganshoren.

Ce projet pilote, pour une durée de deux ans, se compose d’une centrale de 34,777 kWc implantée sur l’école et d’une installation de 2,4 kWc sur la toiture d’un particulier. « En pratique, l’école Nos Bambins et un particulier revendront leurs surplus de production d’électricité solaire aux habitants voisins, situés au sein du périmètre de la cabine basse tension du quartier, tous ces acteurs étant équipés de compteurs communicants », explique l’Association pour la promotion des énergies renouvelables (APERe) qui porte le projet.

Sur le plan économique, les producteurs percevront une rémunération équitable pour l’électricité partagée. Les consommateurs achèteront l’électricité à un prix inférieur à celui du marché, tout en finançant le réseau de manière juste par rapport à l’usage qu’ils en font, ajoute l’association.

Brugel expliquait début juillet que le projet permettra à la fois de tester de nouveaux concepts de comptage et de facturation de tarifs du réseau, et d’analyser les effets qui nourrissent l’intérêt des citoyens pour ce type de projets.

La dérogation de Brugel a permis à quinze résidents du quartier de l’école et la commune de Ganshoren de créer la « première communauté d’énergie renouvelable de Belgique », telle qu’entendue par les Directives européennes. Celles-ci placent le consommateur au centre de la transition vers une énergie propre et nécessitent un travail de transposition du cadre juridique des États membres, cadre juridique qui devra viser « à soutenir l’autoconsommation d’énergie renouvelable, mais aussi les citoyens, les PME et les communes regroupées au travers de communautés d’énergie renouvelable, en vue d’investir dans la production, le stockage, l’autoconsommation collective ou la vente d’énergie renouvelable ainsi que dans la flexibilité de la consommation », précise l’APERe.

C’est « une étape charnière pour l’évolution du marché de l’électricité », explique Benjamin Wilkin, le directeur de l’APERe. « Les retours d’expérience de cette pratique – qui reste pilote – vont nourrir les autorités pour définir un cadre légal solide et praticable à grande échelle afin de transposer les Directives européennes qui donnent le droit à tous les consommateurs de produire, consommer, stocker et vendre de l’électricité renouvelable. »

D’autres communautés d’énergie renouvelable vont émerger complétant la diversité de modèles de valorisation des ressources énergétiques renouvelables, prévoit l’APERe. Des porteurs de projets ont en effet déjà déposé une demande de dérogation auprès de Brugel pour la réalisation de tels projets.

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