Hausse de 12% attendue des charges de service public de l’énergie pour 2021 (CRE)

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Le montant progresse également de 3% par rapport au montant réévalué des Charges prévues pour 2020. Ce montant se répartit majoritairement pour le soutien aux énergies renouvelables électriques, avec 62%, dont 32% pour le photovoltaïque et 19 % pour l’éolien en métropole continentale. La péréquation tarifaire dans les ZNI représente 23% de ce montant, hors ENR sous obligation d’achat (27% avec ENR). Le solde se réparti entre 7% pour le soutien à la cogénération ; 6% pour le soutien à l’injection de biométhane ; 0,6% pour les frais de gestion ; 0,1% pour le soutien à l’effacement et 0,3% pour les dispositifs sociaux.

La hausse attendue par la CRE en 2021 provient principalement, explique le régulateur, du développement continu du parc de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables soutenu en métropole continentale (+ 9 TWh). Néanmoins, celle-ci « est tempérée par l’augmentation du prix de marché moyen attendu entre 2019 et 2021 ». Enfin, la hausse résulte aussi du développement du nombre d’installations injectant du biométhane et de la quantité de gaz injecté conduisant à la multiplication par 5 des charges liées à l’achat de biométhane. Sans oublier « la hausse des charges dans les zones non interconnectées liée principalement au développement de nouvelles installations renouvelables sur ces territoires ».

Pour 2020, les charges ont été réévaluées à 8,85 md€ contre une première évaluation de 7,93 md€ en juillet 2019. Cette réévaluation résulte « très majoritairement de la baisse importante des prix de marché par rapport aux prix de marché attendus lors de l’évaluation de la prévision (-18,5¤/MWh) en raison notamment de l’état d’urgence sanitaire », signale la CRE.

La CRE signale en outre que cette évaluation du montant des charges à compenser en 2021 atteint 10 561 milliards d’€ en prenant en compte le montant prévisionnel des charges qui seront supportées par les opérateurs au titre de 2021 ainsi que la régularisation des charges au titre des années 2019 et 2020. Le montant des charges à compenser en 2021 intègre une régularisation à la hausse (1,4 md€) au titre des années 2019 et 2020 qui résulte majoritairement d’une baisse importante des prix de marché par rapport à ceux qui étaient attendus lors de l’évaluation des charges à compenser en 2020.

La CRE cible le solaire

La part du solaire dans les charges demeure stable sur les trois dernières années, avec environ 33% en 2029 et 2020, contre les 32% prévus pour 2021. Néanmoins, la progression des charges démontre également la montée en puissance continue du photovoltaïque dans le mix électrique.

Cependant, la CRE signale « le poids de la bulle photovoltaïque constituée avant le moratoire de décembre 2010 et l’importance qu’il y aurait à tenter de le réduire. En effet, les installations bénéficiant d’un dispositif de soutien antérieur au moratoire, dont le tarif d’achat moyen est de 510 €/MWh, représentent 73% des charges et 38% de l’énergie photovoltaïque soutenue au titre de 2019. »

Le régulateur signale ainsi que : « Pour atteindre les objectifs de politique énergétique en tenant compte du montant des charges à financer par le budget de l’État, il apparait nécessaire de faire des choix quant aux installations à soutenir en fonction notamment du coût de leur soutien. À titre d’exemple, le petit photovoltaïque est encore soutenu à hauteur de 185 €/MWh alors que les plus grands projets au sol le sont à moins de 60 €/MWh. La fin – nécessairement progressive pour accompagner la filière – du soutien direct aux installations de moins de 9 kWc devrait ainsi être étudiée dans les plus brefs délais. »

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