Zoom sur la 22ème édition du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables

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Le colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables a tenu sa 22ème édition à Paris, ce jeudi 7 octobre. Intitulé, « Avec une relance verte, redonnons du sens au progrès », l’évènement a rassemblé les acteurs du secteur à la Maison de l’UNESCO dans un contexte de « sortie de crise sanitaire et de relance économique », à seulement quelques semaines de la COP26 à Glasgow et quelques mois avant l’élection présidentielle.

Les échanges pouvaient être suivis en ligne et se sont articulés autour de trois tables rondes. Les discussions ont porté sur l’accélération nécessaire de l’organisation mondiale autour de l’enjeu climatique, sur l’utilisation des énergies renouvelables pour s’engager vers une société prospère et durable et sur la mobilisation des territoires pour redonner du sens au progrès social.

Les réseaux de chaleur représentent 40% des émissions de carbone en France

Conformément aux engagements des entreprises et des États, des solutions pour limiter les émissions de carbone doivent urgemment être mises en place. En France, 40% de ces émissions proviennent des réseaux de chaleur, autrement dit : le chauffage, l’eau chaude et les vapeurs industrielles. Concernant ces dernières, seulement 7% de l’énergie est produite à partie d’énergie renouvelable, ce qui montre un potentiel de croissance fort, d’autant plus que les industries sont à même d’intégrer relativement rapidement de nouvelles sources d’énergies si celles-ci sont adaptées. Selon la filiale renouvelable d’EDF, Dalkia, la décarbonation des réseaux de chaleur doit passer par l’énergie de récupération de chaleur et par la production verte notamment via l’utilisation de bois. La société a déclaré se positionner sur ce segment en particulier.

L’hydrogène vert et les contrats PPA comme options pour un transport urbain durable

Le transport représente quant à lui 30% des émissions de carbone en France. Sachant que 75% des gaz à effet de serre dans le monde sont générés dans les villes, les transports urbains ont tout naturellement occupé une place importante dans la seconde table ronde de la journée. La RATP, qui veut diviser par deux ses rejets de gaz à effet de serre en 10 ans, a dévoilé son projet de transition énergétique pour sa flotte de 4700 bus. D’ici 2025, ses bus d’Île de France devrait ainsi fonctionner pour 50% à l’électricité et pour 50% au bio GNV, grâce à un contrat avec Engie.

Pour la partie électrique, l’entreprise de transport prévoit de continuer les PPA verts avec EDF, car sa propre production photovoltaïque est très limitée – seuls 2000 m2 de panneaux sont installés aujourd’hui. Selon Marie-Claude Dupuis, Directrice Stratégie, Immobilier et Développement, ce retard sur le solaire est attribuable au manque de surfaces planes et exposées disponibles dans les centres villes, au conflit d’usages des surfaces éligibles avec les projets de végétalisation et au coût d’adaptation élevé pour les centres de production existants. En effet, le poids des installations nécessite des travaux chers qui compliquent la viabilité économique du projet. Cependant, de futurs appels d’offres pourraient être formulés afin d’équiper les quelques 300 bâtiments tertiaires et industriels de la société.

Marie-Claude Dupuis a aussi affirmé que l’hydrogène vert était en phase d’expérimentation à la RATP. La société pourrait envisager cette source d’énergie pour sa flotte interurbaine qui couvre de plus longue distance que les bus et les réseaux de métro/tram urbains. Selon elle, le milieu urbain dense est plutôt mal adapté pour accueillir des installations de production d’hydrogène. Certes, des bornes H2 sont déjà installées et disponibles dans la région parisienne, mais les dépôts de bus de la RATP rassemble environ 200 poids lourds par site, ce qui nécessite un réaménagement d’ampleur dans la logistique et le centre de bus en lui-même. De ce fait et pour le moment, les problématiques de place et d’adaptation des structures restent donc bloquantes en Îles de France en ce qui concerne l’hydrogène.

Territoires, citoyens et collectivités : le trio stratégique gagnant du déploiement solaire

Plus généralement, les intervenants et les échanges du colloque ont réaffirmé l’urgence de la transition énergétique en France et dans le monde. Il est question aujourd’hui d’accélérer le rythme du développement de la production d’énergie verte sur les territoires, en accord avec leurs ressources potentielles et les stratégies de développement locales. Pour ce faire, les projets énergétiques durables doivent être pensés en accord avec les problématiques de biodiversité, les logiques de revenus qui pèsent au niveau local et engager la participation des collectivités et des citoyens. En ce sens, les financements participatifs et l’implication des collectivités en tant que parties prenantes ont été citées comme des options efficaces et pérennes.

Les projets solaires, qui devraient atteindre une capacité de près de 40 GW d’ici 2028 comme l’a rappelé Eric Bonnaffoux, Directeur général délégué Développement de Boralex, sont en première ligne. En effet, leur mise en œuvre opérationnelle peut être plus rapide que dans les projets éoliens, ce qui leurs confère un avantage non négligeable dans les stratégies de déploiement d’ENR.

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