Dans un contexte d’intérêt croissant de la filière photovoltaïque pour les terrains agricoles, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a réalisé une grande étude nationale, ayant pour but de dresser un état de l’art des connaissances sur l’agrivoltaïsme et d’aider les parties prenantes à évaluer la pertinence des différents types de projets photovoltaïques sur terrains agricoles.
Il ressort de ce travail de deux années que les résultats obtenus sur les rendements agricoles en sous-face des structures PV dépendent des conditions climatiques des projets, des espèces et des variétés cultivées (dont les besoins en ensoleillement et en eau sont variables) et qu’il existe également un très grand nombre de structures différentes (centrales au sol, ombrières dynamiques, fixes, serres, trackers…). « Une classification simple des projets par type de systèmes PV et/ou par cultures n’est pas envisageable en l’état actuel des connaissances », note le document.
Il propose donc un travail de qualification des projets et un arbre décisionnel (dénommé « gradient de classification »), constituant un outil d’analyse et d’identification des projets les plus vertueux. Cependant, compte tenu du nombre de paramètres à prendre en compte et de la diversité des contextes pédoclimatiques [ensemble des conditions climatiques auquel sont soumis un sol et la culture], une analyse au cas par cas des projets se révèle indispensable pour pouvoir les évaluer et les positionner dans le gradient de classification proposé.
Une définition de l’agrivoltaïsme
Une définition plus précise de l’agrivoltaïsme est également proposée par l’Ademe. Elle repose sur « la notion de synergie entre production agricole et production PV sur une même surface de parcelle. L’installation PV doit ainsi apporter un service en réponse à une problématique agricole ». A titre d’exemple, un système agrivoltaïque peut consister à installer des modules PV (mobiles ou pas) au-dessus d’une production végétale pour la protéger d’un ensoleillement excessif, pour limiter les stress hydriques par un effet d’ombrage ou pour réduire les risques liés aux conditions climatiques (grêle, gel…). Ainsi, tout en produisant de l’énergie, ce type de dispositif peut, dans certaines configurations, apporter un service bénéfique à la production agricole en place.
L’Agence la distingue du couplage d’intérêt potentiel pour l’agriculture : « ces projets se traduisent notamment par un accès à du matériel technique nécessaire à l’exploitation (serre, grange…), sans dégrader les revenus de l’exploitation. Sans être synergiques au même titre que les projets agrivoltaïques, ces projets permettent néanmoins un équilibre appréciable entre production énergétique et production agricole et offrent ainsi de nouvelles opportunités pour les exploitations agricoles », peut-on lire dans le texte.
France Agrivoltaïsme salue un texte référence
A la suite de cette publication, France Agrivoltaïsme se félicite notamment de la distinction claire qui est faite entre “service” et “cohabitation”. Selon l’association créée en 2021 pour promouvoir l’agrivoltaïsme, la définition proposée par l’Ademe est cohérente avec celle qu’elle a elle-même retenue, qui définit l’agrivoltaïsme comme l’ensemble des techniques de protection et de régulation agro-climatique d’activités agricoles, qui produisent à titre secondaire de l’électricité photovoltaïque. La définition est également en accord avec la “classe A” du label Afnor, qui caractérise les projets qui améliorent durablement la performance agricole de la parcelle et de l’exploitation. France Agrivoltaïsme participe d’ailleurs aux travaux d’extension de ce label à l’élevage.
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