D’après Masdar, l’Afrique pourrait devenir un marché pivot de l’hydrogène vert d’ici à 2050

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D’après pv magazine International

Dans un rapport publié récemment, Masdar et McKinsey & Company indiquent que l’Afrique pourrait répondre à 10 % de la demande mondiale en hydrogène vert d’ici à 2050. Le continent pourrait en effet s’appuyer sur ses abondantes « ressources solaires et éoliennes » pour produire 30 à 60 millions de tonnes par an (mtpa) d’hydrogène vert d’ici la moitié du siècle. Il serait en outre en mesure de devenir l’une des sources d’hydrogène vert les plus compétitives au monde d’ici à 2030, avec des coûts estimés entre 1,73 €/kg et 2,50 €/kg, mais qui devraient chuter pour atteindre 1,15 €/kg à 1,54 €/kg d’ici 2050. Selon eux, environ 307 à 587 milliards d’euros d’investissements seront alloués aux énergies renouvelables nécessaires à la production d’hydrogène, tandis que les électrolyseurs auront besoin de 110 à 212 milliards d’euros. Pour Masdar et McKinsey, la majeure partie des capitaux indispensables aux projets d’exportation proviendront d’investisseurs étrangers.

Toujours dans l’actualité sur l’hydrogène, des chercheurs de l’Université Ben-Gourion et des scientifiques de l’Institut israélien de technologie ont révélé de nouvelles méthodes permettant d’accélérer le processus catalytique dans le craquage de l’eau, à l’aide de l’énergie solaire. Le dégagement d’oxygène nécessite le transfert de quatre électrons pour créer une molécule d’oxygène (O2) et deux molécules d’hydrogène (H2). Conformément au paradigme actuel, ces électrons se déplacent l’un après l’autre en formant une séquence de quatre étapes sur un site de réaction atomique, ce qui rend la réaction chimique difficile sur le plan énergétique. D’après les chercheurs, deux électrons peuvent être transférés simultanément sur deux sites de réaction différents, ce qui réduit les barrières énergétiques au dégagement d’oxygène. « La prévalence de chemins parallèles élargit fondamentalement le paradigme actuel du mécanisme de réaction de la photo-oxydation de l’eau, affirment-ils dans une étude récemment publiée dans Energy & Environmental Science. Cela pourrait inspirer de nouvelles stratégies pour réduire l’excédent de potentiel élevé de cette réaction, de sorte à améliorer l’efficacité de la production de combustible solaire ».

Pertamina Power Indonesia, Keppel Infrastructure et Chevron ont signé un accord pour étudier conjointement le développement de projets d’hydrogène et d’ammoniac verts à Sumatra, en Indonésie. Ces entreprises envisagent de mettre en place des installations d’hydrogène vert dotées d’une capacité de production d’au moins 40 000 tonnes par an, alimentées par 250 MW à 400 MW d’énergie géothermique au cours de la phase initiale. Ces installations pourraient être en mesure d’augmenter leur production à 80 000 tonnes voire 160 000 tonnes par an, « en fonction de la disponibilité de l’énergie géothermique ainsi que de la demande sur les marchés », a précisé Keppel Infrastructure, installée à Singapour.

Asahi Kasei a lancé la construction d’une usine pilote test d’électrolyse alcaline de l’eau pour produire de l’hydrogène sur son site de Kawasaki, au Japon. L’entreprise a dit vouloir commencer l’exploitation début 2024. Le système affiche une configuration modulable dotée de un à quatre modules d’électrolyse de l’eau de 0,8 MW.

En marge de la COP27, Oman et les Pays-Bas ont signé une lettre d’intention sur la coopération en matière d’hydrogène. « Cette déclaration d’intention constitue un point de départ concret pour une coopération entre le port de Rotterdam et le port de Sohar, a déclaré le gouvernement néerlandais. En passant par ces ports, les Pays-Bas peuvent commencer à importer de l’hydrogène vert en provenance d’Oman ».

H2Pro et Gaia Energy ont trouvé un accord pour la construction d’un projet pilote d’hydrogène vert au Maroc, en plus de l’étude de faisabilité d’une « giga-usine » d’électrolyse dans le pays. Ce n’est pas la première fois que Gaia Energy conclut une telle alliance avec une entreprise israélienne : cette année, elle a en effet signé un accord avec Gander pour collaborer sur des projets d’énergies renouvelables.

Enfin, ReNu Energy a annoncé la signature d’un accord de principe avec HESTA, un fonds de pension australien, pour investir jusqu’à 64,26 millions d’euros dans des projets d’hydrogène vert. ReNu Energy a précisé qu’il s’agit là d’un « accord-cadre stratégique non contraignant » qui sera à terme « converti en dispositions définitives, à condition que HESTA respecte son devoir de diligence ».

Traduction assurée par Christelle Taureau.

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