Coup d’envoi du colloque national photovoltaïque du SER à Lyon

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Face à l’urgence climatique, à la crise énergétique et à l’inflation galopante, les énergies renouvelables peuvent s’imposer dans les investissements et les politiques à venir en France et en Europe.

A l’échelle internationale, c’est déjà le cas pour le solaire qui compte 169 GW de capacité installée aujourd’hui, dont 41 GW déployés en 2022, comme le rappelle Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) dans son introduction. En France la question n’est pas aussi simple.

« Photovoltaïque en France : entre mythes et réalité », c’est le titre de la huitième édition du colloque photovoltaïque du SER qui vise à explorer les opportunités, les contraintes et les perspectives du développement solaire dans un pays où le poids du nucléaire continue de peser dans les stratégies d’électrification. Où le portefeuille de projets en attente (près de 10 GW) est supérieur à la capacité installée avec un millefeuille réglementaire qui s’étoffe contre toute attente, notamment avec la nouvelle loi dite d’accélération des EnR.

Le photovoltaïque en France en 2023

Pourtant, le solaire est compétitif aujourd’hui. Jules Nyssen rappelle qu’en 10 ans les coûts ont baissé de 88 % et que la CRE prévoit que la filière PV bénéficie positivement au budget de l’Etat de quelque 3,5 milliards d’euros en 2022 et 2023. Même à plus petite échelle, le solaire convainc : 100 000 nouvelles installations en autoconsommation ont été connectées en 2022. « C’est une énergie facile à déployer » avec des avantages comparatifs : circuits courts, émergence de nouvelles solidarités (AC et AC collective), valorisation de petites friches, solutions dites « plug and play », etc. « Nous avons besoin de l’implication des élus locaux, notamment pour développer l’acceptation citoyenne », soutient Jules Nyssen.

Le président du syndicat professionnel a profité de cette introduction pour annoncer la signature d’un protocole sur la souveraineté énergétique et alimentaire jeudi prochain avec la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Cet accord visera particulièrement les questions relatives à l’agrivoltaïsme en France.

Plus largement, seront à observer cette année :

  • la loi programmation énergie climat (et la PPE qui en découle), retardée mais qui devrait être adoptée au cours de l’année 2023. « Les objectifs annoncés à Belfort peuvent être atteints avec une volonté politique », affirme Jules Nyssen.
  • le projet de loi industrie verte, initié sous l’impulsion européenne et qui devrait être mis en place d’ici l’été 2023. La politique industrielle est une priorité dans le développement d’une filière solaire compétitive en France. Avec une épargne importante, des technologies disponibles, des ingénieurs formés et une capacité de soutien gouvernementale réelle, le SER soutient fortement la création de gigafactories de panneaux solaires.

Exemple d’une feuille de route locale à Lyon

De son côté Sylvain Godinot, sans langue de bois, regrette que le gouvernement finance des EPR plutôt que des gigafactories qui permettraient de produire en plus grande quantité une énergie peu chère. L’adjoint au Maire de Lyon délégué à la transition écologique et au patrimoine explique les principaux travaux à l’oeuvre à Lyon :

  • la révision des sites patrimoniaux remarquables dont le parc devrait être étendu. Sachant qu’à Lyon 70 % des bâtiments sont déjà soumis à l’avis des architectes des bâtiments de France, l’objectif sera d’obtenir un compromis pour développer les énergies renouvelables dans la ville.
  • le développement de l’autoconsommation collective est urgente. Quand l’énergie solaire est bradée à 11 centimes d’euros sur les marchés, il n’est pas acceptable que la métropole l’achète 30 centimes.
  • Le territoire urbain ne pouvant pas accueillir de centrales au sol, la ville a la volonté d’aller sur du PPA au niveau régional. Ce faisant, Sylvain Godinot espère une clarification rapide de ce cadre. Depuis 2022 Lyon achète 100 % de son électricité en électricité renouvelable via certificats verts. La volonté est de s’orienter vers plus de local et de s’associer avec les producteurs renouvelables.

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