Reden investit 4 M€ dans une nouvelle ligne de production de modules solaires de 200 MW

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Le producteur indépendant d’électricité Reden annonce un investissement de 4 millions d’euros dans une nouvelle ligne de production de panneaux photovoltaïques. Installée sur son site de Roquefort, à côté d’Agen (Lot-et-Garonne), elle devrait démarrer avant la fin de l’année et produire environ 300 000 modules, soit une capacité de production de 200 MW par an. Une vingtaine de personnes seront recrutées.

Thierry Carcel, PDG de Reden.

Image : Reden

Depuis sa création en 2009, l’ancienne branche solaire du groupe Fonroche a toujours cultivé ce positionnement original d’être à la fois dans le développement aval (sécurisation du foncier, développement photovoltaïque, exploitation des centrales), mais aussi d’avoir un pied dans la chaîne amont, avec une petite production de panneaux solaires. « Cela nous apporte plusieurs avantages, confie Thierry Carcel, PDG de Reden, lors d’une interview avec pv magazine France. Cela assure tout d’abord notre indépendance : quand nous avons besoin de petites séries, de 30 ou 40 MW, nous ne sommes pas dépendants des grands fabricants, qui pourraient nous faire attendre des mois ou nous faire payer davantage ces petits volumes ».

Suivre l’état de l’art de la technologie de cellules

D’autre part, selon le PDG, le fait pour un développeur solaire d’être dans la chaîne amont lui permet de connaître l’état de l’art des cellules PV et même d’anticiper la R&D à cinq ans. « Pour concevoir les plans de rentabilité de nos projets éligibles à la CRE ou qui font l’objet de PPA, c’est un atout indéniable », poursuit Thierry Carcel.

Le siège social de la société à Roquefort, dans le Lot-et-Garonne.

Image : Reden

Depuis ses débuts, l’entreprise dispose donc d’une ligne de production de 65 MW/an. « A l’époque, elle était à la pointe de la technologie, se souvient Thierry Carcel. Elle a été capable de passer des modules en 60 cellules, avec 2 busbars, à ses débuts, à des modules de 72 cellules en cinq busbars ». Mais avec l’avènement des demi-cellules et la multiplication des busbars, elle était devenue obsolète. La nouvelle ligne, conçue par l’Espagnol Mondragon, acceptera des demi-cellules en 166 mm et de 10 à 16 busbars. « L’une des demandes de notre cahier des charges était qu’elle soit suffisamment évolutive pour rester à la pointe dans dix ou quinze ans », poursuit le PDG. Elle dispose donc d’une grande tolérance sur les tailles et produit des panneaux basés sur des cellules de type n, qui représenteront bientôt la majorité du marché. Elle pourrait aussi théoriquement accepter la technologie à hétérojonction. En parallèle, l’ancienne ligne de 65 MW reste encore active, pour les petites séries et le service après vente (SAV).

45 % de contenu européen

Concernant le surcoût de ses panneaux, Thierry Carcel estime que ses panneaux sont « 6 à 8 % plus chers » que les équivalents Premium de la concurrence asiatique. « Les clients sont prêts à payer davantage pour avoir du “Made in France”, un contenu carbone réduit et un excellent rendement », insiste-t-il. Il cite ainsi le PPA signé en avec SNCF Énergie pour la construction de quatre nouvelles centrales solaires. « Pour deux d’entre elles, la SNCF a accepté de payer un peu plus cher pour avoir des panneaux produits en France », salue-t-il. Pour l’heure, Reden source ses cellules à Taiwan et ses wafers chez Norwegian Cristal, tandis le verre est acheté en Inde. « Actuellement, 40 à 45 % de notre contenu provient d’Europe », complète Thierry Carcel, qui se dit en discussions avancées pour trouver d’ici à la fin de l’année un fournisseur européen de verre.

Les 300 000 panneaux produits couvriront bientôt 20 % des besoins du développeur.

Image : Reden

Les 300 000 panneaux produits annuellement, entièrement utilisés par Reden, couvriront environ un tiers de ses besoins. « Nous prévoyons de développer cette année environ 650 MW de capacités solaires dans les huit pays où nous sommes présents, anticipe Thierry Carcel. Notre croissance est exponentielle et nous pensons développer 1 GW/an à partir de 2025. La ligne ne couvrira donc plus que 20 % de nos besoins ». C’est pourquoi la société, qui a accueilli en mars 2022 le fonds australien Macquarie comme nouvel actionnaire, n’exclut pas un nouvel investissement dans un futur proche, pour concevoir une autre ligne de production et encore augmenter ses capacités.

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