« Comme toujours dans le solaire, les perdants sont ceux qui attendent »

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D’après pv magazine international.

Les entrepôts européens renferment à l’heure actuelle environ 40 GW de panneaux solaires fabriqués en Chine, pour une valeur de près de 7 milliards d’euros selon le cabinet de conseil norvégien Rystad Energy.

« La chaîne de valeur du solaire dispose d’une faculté extraordinaire à s’adapter aux situations de crise, explique Andreas Thorsheim, PDG du spécialiste norvégien du résidentiel solaire Otovo, à pv magazine. Il y a un an à peine, nous avions désespérément besoin d’onduleurs et de modules. Par chance, les fabricants ont répondu présents avec une augmentation spectaculaire des capacités qui bénéficie aujourd’hui aux acheteurs. »

Sur les 13 marchés sur lesquels travaille Otovo, les prix de l’équipement sont en recul de 9 à 15 % de puis le début de l’année, ce qui d’après Andreas Thorsheim indique que les installateurs voient leurs carnets de commandes se vider et leurs stocks s’accumuler.

« Les modules finissent toujours par se vendre et les entreprises d’installation ne manquent généralement pas de ressources pour écouler leur équipement, ajoute-t-il. Mais bien sûr, si vous emmagasinez jusqu’à la fin de l’été du matériel acheté au cours du premier semestre 2023, alors même que les prix des modules et des onduleurs baissent, vous prenez plus de risques… Selon moi, les acheteurs résidentiels, commerciaux et gouvernementaux peuvent s’attendre à voir les prix par watt les plus bas depuis la pandémie et la crise énergétique. Cet automne, le marché bénéficiera fortement aux acheteurs. »

Pour Andreas Thorsheim, les consommateurs sont plus indécis.

« Je ne suis pas certain que cela soit rationnel, ajoute-t-il. Comme toujours dans le solaire, les perdants sont ceux qui attendent. Une chaîne de valeur décentralisée interprètera toujours certains signaux de prix de manière légèrement erronée, et se retrouvera donc légèrement sur ou sous-approvisionnée par moments. Mais encore une fois, c’est tout à fait normal lorsque tout évolue à ces vitesses folles. Sur le long terme, il s’agit d’ailleurs de l’un des facteurs qui rend le solaire toujours plus concurrentiel que les productions d’énergie classiques. »

Il souligne par ailleurs qu’Otovo a érigé la « stratégie zéro stock » en règle.

« Pendant la crise énergétique de 2021-2022, nous avons réalisé des approvisionnements stratégiques afin de débloquer les plus gros goulets d’étranglements, mais c’est heureusement de l’histoire ancienne, dit-il. À la fin du 2e trimestre, nous possédions moins de 300 000 € de stock, pour des produits annualisés de 200 millions d’euros. Nous pensons que les coûts généraux, d’équipement et de main d’œuvre d’installation seront amenés à baisser, et nous nous positionnons de sorte à être en première ligne lorsque ces baisses surviendront, en ayant éliminé tout fonds de roulement ou stock. »

Andreas Thorsheim indique que l’entreprise cherche à réduire se liste blanche pour conserver moins de fabricants de modules, d’onduleurs et de stock afin de jouer sur sa capacité à influencer la tendance des achats dans l’écosystème des installateurs et réduire la complexité liée au stockage d’un trop grand nombre de modèles différents.

« La baisse des prix côté consommateur, comme on a pu l’observer sur la plateforme d’Otovo, est constante et uniforme dans toute l’Europe. Les prix baissent en Norvège, en France, au Royaume-Uni, en Italie… Etc., affirme-t-il. Les derniers modules importés sont les moins chers. Et bien sûr, ce sont ces panneaux-là qu’il vous faut. »

Traduction assurée par Christelle Taureau.

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