L’installation du jour : une centrale solaire en autoconsommation sur une toiture atypique et à forte pente

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Inaugurée au printemps 2024, l’usine d’HDF Energy à Blanquefort, près de Bordeaux, est dédiée à la production de piles à combustible hydrogène PEM de forte puissance pour les secteurs de la mobilité lourde maritime et ferroviaire, et pour les réseaux électriques. Pour alimenter le bâtiment en électricité et pour l’étape de test de ses piles à combustible, l’entreprise française a fait le choix d’installer sur le toit une centrale solaire en autoconsommation de 500 kWc.

« Il s’agit d’une toiture assez complexe conçue par le groupe Patriarche Architectes : elle comporte 12 sheds qui lui donne un aspect en dents de scie typique des ateliers industriels », décrit Christian Baudon, président de la société de conseil éponyme, qui chapeaute actuellement une dizaine de projets de solarisation sur des bâtiments logistiques, commerciaux, d’usines et d’un hall d’avion dans la région bordelaise, ainsi qu’autour de Carcassonne et de Perpignan.

Chaque shed correspond à une petite centrale solaire de 41 à 42 kWc.

Image : Christian Baudon Conseil

Une structure originale qui n’était pas sans conséquence pour l’installation de la partie photovoltaïque. « La centrale solaire est composée de 12 blocs de 41/42 kWc chacun, poursuit Christian Baudon interrogé par pv magazine France. Nous avons donc quatre onduleurs Sungrow SG110CX disposés en toiture, à raison de trois sheds par onduleur et de 18 strings par onduleur ».

Concernant les 1 149 modules Trina TSM-435 Wc, ils ont été installés sur le versant sud de la toiture par le groupe EPC Eiffage. Le chantier a débuté en septembre 2023 et devrait s’achever dans un mois et demi. « L’une des principales difficultés étaient les conditions météorologiques, confie le conseiller. La pente est à 38°, et la toiture se transforme en patinoire quand il pleut ». Compte-tenu de cette forte inclinaison, les modules sont montés sur bac acier avec un système de fixation “Mini-rail” de la société novotegra, qui dispose d’une certification ETN (Enquête de Technique Nouvelle).

L’installation de la centrale solaire devrait être achevée à la rentrée 2024.

Image : Christian Baudon Conseil

L’investissement n’a pas été précisé, mais le retour sur investissement est estimé à cinq ans tandis que le LCOE sur 20 ans se situe entre 30 et 40 euros/MWh (à P90). HDF Energy utilisera sa centrale PV en autoconsommation pour alimenter les consommations de l’usine, mais aussi pour tester les piles à combustible avant qu’elles ne soient expédiées aux clients. « Sur la base d’une pile à combustible fabriquée par mois, ce qui est prévu initialement, la production de 578 MWh/an en P90 et de 626 MWh/an en P50 permettra d’atteindre un taux d’autoproduction de 83 % et un taux d’autoconsommation de 20 à 30 %  », complète Christian Baudon. Le surplus sera injecté sur le réseau au prix de 114 euros/MWh (prix jusqu’au 31 juillet).

« Par la suite, si HDF Energy passe à deux piles à combustible produites par mois, la production de la centrale ne suffira sûrement plus pour les tests de qualité », prédit l’expert. S’ouvrira alors deux possibilités : s’approvisionner par d’autres voies en électricité verte ou augmenter la puissance de la centrale solaire.

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