Hier après-midi, depuis l’usine de l’équipementier automobile Valéo à Étaples, dans le Pas-de-Calais, le président Emmanuel Macron a annoncé son plan de soutien au secteur automobile — secteur qui représente près de 18 % du chiffre d’affaires de l’industrie française, et pour lequel une baisse de 30 % en Europe est attendue du fait de la crise sanitaire. Le gouvernement prévoit un soutien massif de plus de 8 milliards d’euros à la filière, afin de préserver ses emplois et son économie, mais aussi d’encourager les mutations vers la production de véhicules propres. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a précisé les mesures envisagées.
Encourager l’achat de véhicules électriques et accélérer le déploiement des bornes de recharge
L’État encouragera l’achat de nouveaux véhicules – électriques et hybrides – en renforçant les bonus écologiques et en rendant la prime à la conversion plus incitative.
Le déploiement des bornes de recharge sera accéléré : l’objectif est de porter à 100 000 le nombre de points de recharge de véhicules électriques ouverts au public d’ici fin 2021. Dans les territoires, cet objectif sera encouragé par le prolongement du programme Advenir, qui sera doté de 100 millions d’euros pour la période 2020-2023, et par la prise en charge à hauteur de 75 % du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) jusqu’au 31 décembre 2021, mesure qui sera également adoptée pour l’installation de bornes sur les grands axes routiers. Un appel à manifestation d’intérêt sera également lancé à l’été pour assurer un premier maillage d’environ 150 kilomètres d’inter-distance sur les grands axes nationaux du territoire, précise le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Dans le secteur résidentiel collectif, un fonds national de mutualisation des investissements est à l’étude avec la Banque des territoires, qui devrait permettre d’éviter que les premiers copropriétaires intéressés n’aient à payer l’infrastructure collective en plus de l’installation de leur propre borne.
Soutien aux fabricants
« L’avenir de l’industrie en France tient à sa capacité à continuer à innover sur les grands enjeux technologiques de l’automobile et des mobilités de demain, plus propre et plus connectée : les batteries, l’électronique de puissance et la chaine de traction électrique, les nouveaux matériaux pour l’allègement des véhicules, la voiture connectée et, à plus long terme, l’hydrogène pour la mobilité et l’autonomie des véhicules » annonce le ministère.
Un fonds d’investissement automobile à destination des sous-traitants automobiles sera mis en place, à hauteur de 600 millions d’euros, dont les actionnaires seront l’État, Bpifrance, les deux constructeurs Renault et PSA (à hauteur de 100 millions d’euros chacun). Un second fonds de soutien aux investissements sera mis en place pour accélérer la diversification, la modernisation et la transformation écologique de la filière automobile, à hauteur de 200 millions d’euros dès 2020.
Enfin, l’innovation et la R&D de l’industrie automobile bénéficieront d’un programme stratégique d’investissements, qui sera notamment financé dans le cadre du 4e Programme d’investissements d’avenir (PIA) sur la période 2021-2025, annonce le ministère. Dès 2020, 150 millions d’euros seront mobilisés pour contribuer à l’effort de relance de la filière.
« Ces projets, en complément du projet d’usines de batteries portées par PSA, Total et maintenant Renault, permettront de localiser en France une chaîne complète de production de véhicules décarbonés. »
Soutien au programme européen des batteries électriques, l’Airbus des batteries
Si le ministère de la Transition écologique et solidaire annonce que les projets liés à l’« Airbus des batteries » bénéficieront d’un financement public français pouvant aller jusqu’à 850 millions d’euros dont 690 millions d’euros de l’État, en provenance du Programme d’Investissements d’Avenir et du Fonds de l’Innovation et de l’Industrie, Emmanuel Macron a également déclaré que le constructeur Renault avait acté sa décision de rejoindre ce programme européen de batteries électriques.
L’Alliance européenne des batteries, portée côté français par Saft, filiale du groupe Total, et le constructeur automobile PSA, a pour but d’accélérer la production de batteries lithium-ion en Europe et de combler le retard européen face aux marchés asiatiques.
Trois sites devraient être construits : un centre de R&D et une ligne pilote pour la mise au point des équipements de production à Nersac en Nouvelle-Aquitaine, une usine sur le site industriel de PSA à Douvrin (Hauts-de-France) et une usine en Allemagne.
Renault, qui a en outre décidé de relocaliser son projet de nouveau moteur électrique à Cléon, en Haute-Normandie, projet qui était dans un premier temps prévu en Asie, va rentrer au capital de cette alliance.
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