[UAPV22] Pilotage, stockage et flexibilité pour intégrer la production solaire

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L’université de l’autoconsommation d’Enerplan qui se déroule en ce moment à Paris dédie une table ronde à la question du pilotage, de la flexibilité et du stockage. « Le réseau a été dimensionné pour amortir les pics d’hiver, désormais, avec la montée des EnR il va falloir le dimensionné pour les pics d’été », annonce en amorce Hubert Dupin, chef du département flexibilités chez Enedis.

Présentant ses nouvelles offres de raccordement lancées il y a un an pour permettre à un producteur de se raccorder à moindre coût en acceptant une limitation sur l’injection (i.e. sans renforcement du réseau), l’opérateur basse tension admet qu’il fait face à une une forte congestion liée à l’élargissement du guichet ouvert qui a provoqué le lancement opérationnel d’un grand nombre de projets entre 200 et 250 kW. Sur les questions de blocages dans les petits marchés, et notamment en Cantal et en Aveyron, Hubert Dupin explique : « il y a la file d’attente sur des projets de plutôt grande taille, ce qui consomme des capacités administratives. En attendant il y a de la capacité physique disponible sur le réseau : la solution pour nous est de faire passer les petits producteurs d’abord en attendant que les gros projets se finalisent ». Pour ce faire, l’une des pistes évoquées serait de raccorder les producteurs avant la finalisation du projet.

Evolution du nombre d’installations de production en autoconsommation HTA et BT raccordées sur le réseau Enedis au 30 juin 2022.

Graphique : Enedis / Enerplan

S’adressant plus spécifiquement à la question de la flexibilité réseau, le directeur des affaires publiques du groupement des entreprises de la filière électro-numérique française (GIMELEC), Joël Vormus explique la problématique de l’exclusion des acteurs du bâtiments, pourtant bien placés pour se positionner sur des services réseau. « Le marché de capacité existe depuis un bon moment mais plutôt sur l’échelle du mégawatt alors que le monde du bâtiment ne sait parler qu’en kilowattheure, précise-t-il. C’est une barrière au développement du stockage dans l’industrie du bâtiment, qui a un pourtant un rôle majeur dans la transition énergétique. » Selon lui, il faut mettre en place une méthodologie capable de faire des ponts, avec un vrai sujet sur l’optimisation de la capacité d’absorption, notamment au local et notamment en lien avec la production EnR.

« L’urgence aujourd’hui ce sont les pointes de consommation et on parlera de flexibilité plutôt que d’effacement puisque ladite flexibilité, avec une grande part de solaire par exemple, peut signifier moduler à la hausse la consommation face à une production », souligne Joël Vormus.

Dans le cadre des échanges, les intervenants ont pu présenter des innovations liées à cette problématique. La PME tarnaise Sirea est ainsi revenue sur ses armoires d’autoconsommation PV et son système de pilotage + stockage résidentiel qui permet de donner a main à l’usager sur sa consommation. « Avant de revendre le surplus, les équipements pilotables sont déclenchés pour emmagasiner l’énergie photovoltaïque de manière à augmenter le taux d’autoconsommation », explique Bruno Bouteille, PDG de la société. Le gestionnaire peut aussi venir piloter les convertisseurs, permettant au système de travailler en corrélation avec le réseau pour ne pas le stresser. La solution peut aussi être liée à des stations de recharges et en modèle de service aux collectivités.

De son côté, le groupe Viessman a présenté son Home Energy Management System et le projet d’expérimentation de flexibilité résidentielle lancée cette année en Allemagne.

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