Un AMI et deux marchés publics pour solariser le parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes

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Pour amorcer sa transition énergétique tout en protégeant son territoire, le parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes annonce un projet de solarisation de ses toitures sous la forme d’opérations d’autoconsommation collective. Baptisée « du soleil sur les toits », l’initiative a été lancée en 2021 et vise à mutualiser l’action des collectivités locales pour installer des panneaux solaires photovoltaïques sur leur patrimoine public bâti.

En partenariat avec les syndicats départementaux d’énergies SYADEN et SYDEEL, qui ont réalisé les études techniques, le parc ouvre ce jeudi 15 décembre 2022 deux marchés publics de travaux et un appel à manifestation d’intérêt pour réaliser les développements solaires identifiés. Le projet est financé par la région Occitanie, l’Ademe et le commissariat de Massif.

A l’occasion d’une rencontre avec la chargée de mission transition énergétique, Juliette Theveniaut, pv magazine France a pu retracer l’évolution de cette initiative qui présente une solution concrète aux problématiques de foncier et de financement dans les collectivités locales, d’acceptation citoyenne et de développement solaire en zone protégée.

Quid du solaire en zone protégée

Situé dans les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, le parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes est un espace protégé, bien qu’anthropisé par quelque 30 000 habitants répartis dans 99 communes. Pour amorcer sa transition énergétique et développer localement des sources d’énergies renouvelables, le territoire doit se plier à une charte stricte, qui limite notamment l’emprise au sol des parcs solaires. Afin d’atteindre son objectif d’autonomie énergétique d’ici 2050, c’est donc le photovoltaïque en toiture qui a été privilégié.

Pour faciliter la coordination des collectivités et le déploiement solaire réel (à la plus grande échelle possible), le parc a lancé en 2021 l’action « du soleil sur les toits ». Début 2022, ce sont 48 collectivités du parc qui répondent à l’appel en se portant candidates pour participer à l’opération. Concrètement cela représente plus d’une centaine de bâtiments publics à équiper de panneaux solaires. « Dans un premier temps nous avons dressé un inventaire du patrimoine bâti public et étudier le potentiel d’installation solaire », explique Juliette Theveniaut.

L’étude du cadastre solaire a passé au crible 1700 toitures, dont 747 ont été identifiées comme exploitables avec une surface de toiture supérieure à 45 mètres carrés. 166 ont été sélectionnées et 95 gardées dans l’offre de candidature avec une majorité de petites toitures avec un potentiel compris entre 3 et 36 Kwc et un ilot de grands potentiels (100 kW et plus), sur la base de plusieurs types de bâtiments publics, de l’agence postale à la mairie en passant par les logements, les établissements scolaires ou encore les bâtiments commerciaux (restaurant, ateliers…), les entrepôts, usines, gendarmeries et gares.

Permettre à des petites communes de s’équiper en PV : marchés publics et AMI

Concrètement, trois « offres » ont été présentées aux collectivités en fonction de leur capacité d’investissement, en s’inspirant notamment de la stratégie mise en place par le parc naturel régionale des Grands Causses. Les collectivités pouvaient candidater sur plusieurs dispositifs en même temps.

La première option permet à la commune d’adhérer à un groupement de commande et de mettre ses toitures en location dans le cadre d’un marché public de travaux où l’opérateur choisi développera, construira et exploitera l’installation solaire. 28 collectivités locales ont opté pour ce type d’opération qui permet un développement solaire effectif même lorsque la commune n’a pas les moyens d’investir. La deuxième option propose de solariser des toitures plus petites (et donc moins intéressantes pour un investisseur) en les intégrant dans une grappe de projets plus rentable, sachant que le portefeuille global est soumis à un tiers-financeur. 23 collectivités ont choisi de recourir à cette solution de financement.

Enfin, le projet propose de mettre en place des dispositifs d’expérimentation de boucles locales de l’énergie. Dix collectivités sont candidates pour développer des opérations d’autoconsommation collectives étendues avec un volet participatif (via l’implication citoyenne) et social (via la mise en place de solutions pour lutter contre la précarité énergétique). « L’objectif est de créer une opération d’AC collective étendue avec une structure porteuse qui permettra, par la suite, de dupliquer le modèle efficacement », explique Juliette Theveniaut.

Les deux marchés publics de travaux et l’appel à manifestation d’intérêt qui concernent le déploiement solaire dans le parc ouvre ce jour. Les marchés publics visent à réaliser les installations solaires en toiture dans les deux années à venir et l’AMI sous cinq ans, sachant que les premières centrales PV devraient être connectées dès 2023. L’un dans l’autre, l’action « du soleil sur les toits » dans sa globalité vise à être reproduite. Pour cette première phase, l’initiative a récolté 140 000 euros de subventions, avec un autofinancement sur 20 % de l’enveloppe totale d’investissement.

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