[Portrait distributeur] Enecsol plaide en faveur d’une TVA réduite jusqu’à 9 kW

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Distributeur professionnel de matériel photovoltaïque basé à Lille, Enecsol fournit à ses clients installateurs l’ensemble des équipements photovoltaïques disponibles. Sa clientèle, locale à 90 %, est située entre les Haut-de-France et la Wallonie, la Belgique frontalière ayant toujours constitué pour la société, créée en 2014 par Florent Bergaentzle, un marché très dynamique, notamment en raison d’une TVA intracommunautaire attrayante.

Si elle y a réalisé, en 2023, 35 % de son chiffre d’affaires, Enecsol axe aujourd’hui son développement commercial exclusivement sur la France, confie son fondateur à pv magazine France, avec le déploiement, depuis le mois d’octobre, de deux commerciaux itinérants sur le Grand Est, qui sillonnent la Normandie et la Champagne-Ardenne à la conquête de nouveaux clients.

Une concurrence féroce

« On a pris le temps de se structurer, intégrant dans nos effectifs, composés aujourd’hui d’une trentaine de personnes en, une direction Marketing et une nouvelle direction administrative et financière. On se déploie progressivement, mais la concurrence est féroce, notamment en provenance de la Pologne… ».

Le secteur du résidentiel et du petit et moyen tertiaire, pour des installations de 3 kW à 500 kW (seuil limite du recours à l’appel d’offres), représente 90 % du chiffres d’affaires d’Enecsol. Au dernier exercice, ce dernier s’élève à 50 millions d’euros, dont dix millions d’euros réalisés auprès de sociétés de vente en ligne. « La baisse phénoménale du prix des panneaux solaires a affecté notre résultat global, alors que, paradoxalement, nous avons vendu bien plus de modules… », constate Florent Bergaentzle, qui table sur une croissance annuelle de 25 % pour parvenir rapidement aux 70 millions de chiffre d’affaires qu’il s’est fixé.

« Le Plug&Play, ce n’est que du marketing »

Plusieurs leviers de croissance sont à sa disposition pour atteindre l’objectif. Comme l’essor du marché de l’autoconsommation comportementaliste, basée sur les nouveaux usages énergétiques et obligeant Enecsol à surfer, un peu à contre cœur, sur la vague du « Plug&Play », système démocratisé par Vincent Arrouet, un ancien de Systovi. « Ce n’est que du marketing, on ne produit rien avec un panneau, ça ne représente pas un énorme retour sur investissement, mais on est obligé d’en faire… Cela reste toutefois un acte fort pour celles et ceux qui souhaitent s’engager dans la transition et aller à terme vers l’autoconsommation ».

Florent Bergaentzle préfère plutôt se concentrer sur les marques et les produits qu’il propose aux installateurs, en se démarquant des choix de la concurrence : AP systems, Enphase, Huawei et Solis pour les onduleurs ; K2systems et Schletter pour les systèmes de fixation ; Technideal au niveau des protections électriques ; Sunpower, Dualson, JA Solar pour les panneaux photovoltaïques. Sans oublier Nor’Watt, sa propre marque de panneaux solaires.

Le prix du conteneur multiplié par quatre

Autre levier de croissance pour Enecsol : les systèmes de stockage, virtuels ou physiques, dont le sort dépend d’une équation économique directement liée au coût de l’électricité. « Contrairement à la Belgique, ce n’est pas facile de vendre des systèmes avec batterie en France, les opérations d’autoconsommation n’en prévoyant pas forcément. Mais ça devrait changer avec la hausse des prix de l’énergie. »

Comme tout distributeur de produits photovoltaïques en provenance d’Asie, Florent Bergaentzle suit naturellement la crise actuelle en mer Rouge, même s’il juge son influence limitée. « On anticipe un peu plus sur nos conteneurs. Mais en termes de prix, c’est plutôt le transporteur qui en profite pour augmenter se marges, le coût du passage du canal de Suez étant compensé par le gazoil supplémentaire utilisé pour passer le Cap de Bonne Espérance. Certes, on est passé de 1 500 euros le conteneur au mois d’octobre à près de 6 000 euros aujourd’hui, mais j’ai plutôt tendance à croire que la crise a permis de stabiliser les prix ».

Mais pour Florent Bergaentzle, le vrai levier de croissance pour son entreprise est d’un autre registre : fiscal celui-ci, le dirigeant d’Enecsol plaide en faveur de l’extension du taux de TVA réduit (10 %) aux installations jusqu’à 9 kW. « La France est freinée par le 3 kW. Si ce verrou saute, ça va dépoter ! »

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