Engie annonce une plus grande sélectivité de ses activités à l’avenir

Engie a publié les résultats financiers de son premier trimestre 2020 : le groupe affiche un chiffre d’affaires de 16,5 milliards d’euros, en baisse de 3,7 % en brut et en organique (c’est-à-dire en calculant l’évolution à partir de données comparables, soit après révision des taux de change et des contributions des entités d’Engie). Son Ebitda atteint 3,1 milliards d’euros et un résultat opérationnel courant de 1,9 milliard d’euros au premier trimestre 2020 (+ 2 % en organique par rapport au premier trimestre 2019).

La diminution organique du chiffre d’affaires est principalement liée aux effets température affectant les ventes d’énergie en France et dans toute l’Europe, ainsi que la distribution de gaz en France, explique Engie. « Enfin, cette baisse est également le résultat des premiers effets du Covid-19, principalement dans les Solutions Clients, notamment en France », ajoute-t-il.

Dans le secteur des renouvelables, la dynamique de croissance s’est toutefois poursuivie, annonce Engie. Fin mars, le chiffre d’affaires atteignait 781 millions d’euros et son résultat opérationnel courant 324 millions d’euros, représentant une évolution brute de – 1,9 %, mais une croissance organique de + 17 %. Cette évolution est principalement due à l’augmentation de la production hydroélectrique en France et à la mise en service d’actifs éoliens et solaires dans le monde.

Pour Judith Hartmann, DGA et membre de la Direction collégiale, « Engie a prouvé sa résilience avec un bon premier trimestre malgré un contexte économique très perturbé et des températures supérieures aux normales saisonnières. Les développements progressifs de la crise du Covid-19 ont affecté nos activités Solutions Clients dès le mois de mars. Nos activités Renouvelables, Nucléaire et Gestion d’énergie ont cependant continué à enregistrer des performances organiques satisfaisantes. Au fil de l’évolution de la situation, des périodes de confinement et des reprises d’activité qui vont se succéder, nous gagnerons en visibilité afin d’évaluer l’impact financier total de la crise. À la sortie de la pandémie, je reste convaincue que la transition énergétique restera une industrie de croissance profitable, à laquelle Engie apportera toutes ses compétences. La croissance et la rentabilité de nos activités et de nos géographies seront des paramètres essentiels dans la gestion de nos opérations et notre allocation de capital. »

Accélération de la stratégie

Engie entend en effet augmenter sa sélectivité en termes d’activités et de présence géographique dans les prochains mois, une stratégie qui devrait lui permettre d’avoir plus d’impact sur les marchés où il opère. Le groupe mettra l’accent sur les marchés dont la taille actuelle ou potentielle est importante, dont les profils de croissance sont attrayants et dont le cadre réglementaire est transparent et stable.

Sur le plan géographique, Engie compte se retirer de plus de 25 pays d’ici 2021. « Cela comprend aussi bien l’arrêt du développement commercial dans certains pays que celui d’activités existantes. L’impact sur le résultat opérationnel courant devrait être limité », précise le groupe qui ajoute qu’il actualisera ses perspectives financières prévisionnelles « en temps utile. »

Anticipation de l’impact de la crise du Covid-19

Si Engie anticipe un fort impact du Covid-19 sur son activité Solutions Clients, secteur dans lequel des sites demeurent fermés et qui dépend des mécanismes gouvernementaux de chômage partiel, le domaine des renouvelables devrait être peu touché. « Les projets, les chaînes d’approvisionnement et le fonctionnement des installations ne sont que très peu affectés », explique le groupe, qui ne laisse qu’entrevoir des incertitudes sur les retards potentiels dans les mises en service et les cessions partielles d’actifs.