Début de la construction en Guyane de la 1ère centrale électrique multi-mégawatts à hydrogène au monde

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La Banque européenne d’investissement (BEI), avec le soutien de la Commission européenne, a accordé un prêt de 25 millions d’euros à CEOG, structure ad hoc créée spécifiquement pour le projet de construction et d’exploitation d’une centrale photovoltaïque d’une capacité installée de 54,5 MWc à Mana, dans le nord-est de la Guyane. Celui-ci est porté Meridiam EI à 60 %, par la Société anonyme de raffinerie des Antilles (Sara) à 30 % et par Hydrogène de France (HDF) à 10 %. Le parc, implanté à 13 kilomètres de Saint-Laurent du Maroni, sera intégré à une installation de stockage d’hydrogène d’une capacité maximale de 88 MWh sous forme gazeuse, à un système de stockage d’énergie par batteries Li-ion de 38 MWh et à une pile à combustible d’une capacité de 3 MW. Il s’agit à ce jour, selon les acteurs, du plus grand projet au monde de centrale électrique stockant de l’énergie solaire intermittente grâce à l’hydrogène (électricité-à-électricité, Power to power ou P2P).

Réduire la dépendance des populations isolées au carburants fossiles

Cette centrale d’un type nouveau produira de l’électricité fixe et garantie, non polluante et à coût compétitif, qui permettra de desservir l’équivalent de 10 000 foyers dans l’ouest de la Guyane toute l’année, jour et nuit. Dans cette région isolée, l’approvisionnement électrique se fait aujourd’hui principalement à partir de micro-réseaux fonctionnant au fioul ou au diesel. D’autre part, elle réduit les problèmes de logistique, liés à l’acheminement de carburants fossiles. « Il stimulera l’activité économique locale et aura des effets positifs sur le plan environnemental mais aussi au niveau social », a ajouté Thierry Déau, PDG du fonds infrastructure Meridiam. Le projet servira également à la mise en place d’autres applications destinées aux pôles d’hydrogène renouvelable.

La construction de la centrale a démarré le 30 septembre et sa mise en service est prévue pour 2024. Sur une période de 25 ans, elle injectera sur le réseau géré par EDF, via un câble souterrain reliant la sous-station de Saint-Laurent du Maroni, 10 MW d’électricité renouvelable de 8 heures à 20 heures, puis 3 MW de 20 heures à 8 heures. Le profil de production dépendra des besoins du gestionnaire du réseau et de l’état de charge du système énergétique. « En produisant une énergie renouvelable non intermittente, CEOG – que nous sommes déjà en train de dupliquer dans le monde entier – ouvre une nouvelle ère pour les énergies renouvelables », a salué Damien Havard, PDG de Hydrogène de France.

MyPhy sélectionné pour la fourniture de l’électrolyseur grande puissance

Hydrogène de France a quant à lui mis au point le système hybride de stockage d’énergie, par batteries et à base d’hydrogène et fournit des services de développement et d’ingénierie. Un tel système hybride est en mesure de fournir des énergies renouvelables non variables. Son principal actionnaire, Meridiam, dirige le développement et en assurera la gestion à long terme. Sara est une société établie dans les Antilles françaises (Guyane, Guadeloupe, Martinique), où elle possède une raffinerie et fournit du carburant aux stations-service de la région. Enfin, McPhy, fabricant d’électrolyseurs et de stations de recharge, vient d’annoncer avoir été retenu pour la fourniture de l’électrolyseur grande puissance Augmented McLyzer de 16 MW, qui produira 860 tonnes d’hydrogène vert par an.

Le financement du projet par la BEI bénéficie du soutien du volet Projets de démonstration dans l’énergie du dispositif InnovFin, au titre du programme Horizon 2020, ainsi que de l’initiative NER300. « Ce projet de centrale photovoltaïque, associé à des technologies de stockage innovantes, dont l’hydrogène, démontre parfaitement comment les solutions innovantes de production et de stockage d’énergie peuvent apporter des réponses efficaces à la problématique des changements climatiques, a pour sa part ajouté Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. Pour l’UE et sa banque du climat, il est très important de soutenir le déploiement de technologies très avancées en matière d’énergies renouvelables, capables de s’adapter aux spécificités de chaque territoire ».

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