Elia étudie le fonctionnement du système électrique neutre européen en 2050

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Le groupe Elia vient de produire et publier une étude pour comprendre le fonctionnement éventuel du système électrique européen en 2050. Pour le gestionnaire de réseau de transport d’électricité, « l’Europe ne dispose pas d’assez de sources d’énergie renouvelable pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Notre analyse révèle qu’elles ne seront pas suffisantes sur le continent pour couvrir la demande totale en énergie. L’Europe en aura toutefois suffisamment pour l’électrification directe, mais devra importer des molécules vertes en provenance d’autres continents pour l’électrification indirecte. »

L’étude « Roadmap to Net Zero » fournit des éclairages sur les projections zéro carbone pour la transition énergétique sur le continent, avec un focus sur l’Allemagne et la Belgique. En particulier, trois dimensions de cette transition sont à l’étude : l’équilibre énergétique, la flexibilité et l’adéquation. Elia a aussi voulu tester deux trajectoires de transformation distinctes vers la neutralité climatique, dont l’une inclut une grande part de molécules vertes :

BAU : Business as usual

Image : Elia

Dans la première option, la trajectoire « ELEC », la demande finale en électricité de l’Europe augmente de 70 % en 2050 par rapport à son niveau actuel. Cette augmentation est liée à une électrification importante.

Dans la seconde option, la trajectoire MOL,  la demande finale en électricité de l’Europe a augmenté de 30 % en 2050. Elle est de 1800 TWh supérieure à celle de la trajectoire ELEC en raison d’une plus grande part de « molécules vertes » dans la consommation énergétique finale. Cette différence équivaut à la production annuelle d’un parc éolien de 400 GW ou à trois fois la demande actuelle en électricité de l’Allemagne.

L’un dans l’autre, Elia affirme qu’« il ne faut d’importantes quantités de molécules vertes à grande échelle pour faire face aux fluctuations saisonnières ». A long terme ces dernières peuvent être résolues en combinant le solaire avec l’éolien, plus productif en hiver, contrairement au photovoltaïque. A moyen terme les fluctuations pourraient être gérées en augmentant le nombre d’interconnexions afin de réduire l’impact des creux locaux de production renouvelable. Et au quotidien, l’utilisateur final pourrait utiliser les véhicules électriques, les pompes à chaleur et les batteries domestiques pour gérer les fluctuations.

Cependant Elia précise que « même avec un haut niveau d’interconnexion et de flexibilité des consommateurs finaux, un volume significatif de capacités « dispatchables » sera nécessaire en 2050 pour couvrir les périodes de plusieurs semaines où la production de renouvelable est faible et la demande élevée ». Le groupe a ainsi identifié quatre points d’attention pour accéder à la neutralité carbone à temps :

1. Garantir le potentiel renouvelable à l’échelle européenne via des partenariats entre pays.

2. Tripler la vitesse de développement du renouvelable.

3. Prioriser l’électrification de la mobilité, du chauffage et des appareils à utilisation finale.

4. Utiliser les molécules vertes pour remplacer l’hydrogène fossile et décarboniser les secteurs où l’électrification n’est pas une option

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