« L’interface entre le monde du bâtiment et les spécificités du photovoltaïque évoluent très rapidement », rappelle Nicolas Randria, secrétaire général du Groupement des Métiers du PV de la Fédération Française du Bâtiment (GMPV-FFB). Dans un contexte d’accélération du déploiement solaire et pour faciliter le lien entre les acteurs du photovoltaïque et ceux du bâtiment, le GMPV communique et agit sur les aspects techniques au croisement des deux filières avec une action de de promotion et d’accompagnement du développement de l’énergie solaire liée au bâtiment.
« Il y a un besoin à construire le métier dans les règles de l’art et avec la formation adapté », ajoute Nicolas Randria, avec qui pv magazine France a pu s’entretenir sur le sujet.
Il explique que le GMPV accueille, à date, principalement des installateurs, tous issus d’entreprises adhérentes de la FFB. Ces acteurs sont déterminants dans le bon fonctionnement d’un système solaire mais ne sont pas rattachés naturellement à la filière PV. Pourtant les entreprises de couverture, d’étanchéité, d’électricité, de la métallerie et du génie climatiques peuvent intervenir et interviennent, tant sur l’installation que sur la conception, l’entretien et la maintenance des systèmes photovoltaïques. Elles sont aussi une pierre angulaire de l’intégration des innovations en terme de domotique intelligente et de rénovation et de développement énergétiques efficaces incluant le solaire.
La question de l’assurance
La responsabilité de ces entreprises dans la qualification juridique de l’installation photovoltaïque est importante. Sans soutien réglementaire et sans accompagnement sur la garantie (une situation en passe d’évoluer), le poids pesant sur l’installateur peut bloquer le développement serein et dynamique du solaire sur bâtiment. Depuis 2017, l’assurance est l’un des sujets importants du GMPV qui veut résoudre la défiance des assureurs vis-à-vis des installateurs et des maîtres d’ouvrage. « L’idée est de comprendre les craintes et de conserver un lien pour trouver un terrain d’entente au fil du temps ».
Car les évolutions techniques sont rapides dans le solaire, mais les réglementations vont rarement aussi vite. Au milieu, l’assureur doit prendre une décision, parfois sans soutien ni validation préalables de l’Etat. Face au développement du solaire en toiture, par exemple, les assureurs avaient tendance à refuser la prise en charge ou à montrer beaucoup de méfiance envers la fiabilité des compétences et la qualification des entreprises de pose et d’installation. En 2017, une première étape est franchie puisque l’accès à l’aide de l’Etat pour les installations solaires est désormais assujettie à la signature d’un contrat avec une entreprise qualifiée pour la pose du système PV.
Aujourd’hui, d’autres évolutions notables sont intervenues sur le marché du solaire sur bâtiment. On note par exemple que le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) valide les produits et les systèmes de montage associés en ensemble en fonction des types de toits et de bâtiments. En adoptant des critères communs sur tout ou partie des projets solaires, le secteur gagne en résilience. « Cela amène de la souplesse et encourage le recours aux avis techniques, explique Nicolas Randria. La procédure d’avis technique, qui dure plusieurs mois, a évolué pour permettre l’adaptation et le remplacement de certains panneaux sur des installations existantes. »
Aider les entreprises du bâtiment à s’orienter vers le PV
La qualité, la prévention des risques (sécurité, investissement et assurance) et les avis techniques sont des piliers du développement fiable et durable du photovoltaïque sur toiture et intégré au bâti. Et pour répondre à la demande croissante du marché ! Depuis le déconfinement, la reprise des travaux et la crise énergétique ont rempli les carnets de commandes des entreprises du secteur. De 500 en 2017, le GMPV compte aujourd’hui plus de 1000 entreprises référencées déclarant une activité solaire, témoignant de l’intérêt réel du secteur du bâtiment pour le solaire et la pertinence du rapprochement des deux filières.
L’un dans l’autre, la solarisation des bâtiments est une étape essentielle et inévitable pour atteindre les objectifs de déploiement photovoltaïque annoncés par le gouvernement. « Il y a un intérêt dans les deux filières à faciliter la coopération, surtout que l’on a du mal à recruter, aussi bien dans le solaire que dans le bâtiments », regrette Nicolas Randria.
En plus du développement de la formation et de la meilleure définition du cadre d’exercice des métiers concernés par le développement photovoltaïque lié au bâtiment, le secrétaire général appelle à plus de simplicité dans l’administratif. Comme la plupart des acteurs de la filière, les entreprises de la FFB regrette un cadre réglementaire relativement peu lisible ou en tout cas encore trop peu adapté à la réalité du développement PV sur bâtiment.
Engageant leur responsabilité, elles doivent aussi avoir compétence, visibilité et compréhension sur le cadre réglementaire avec le gestionnaire de réseau et dans les opérations faisant appel aux architectes, aux Bâtiments de France et aux PLU. Ce dernier point est un véritable frein au développement du solaire chez les particuliers, en plus de l’accès au tarif d’achat et des démarches administratives qui en conviennent. Ces revendications se retrouvent chez les acteurs de premier plan du photovoltaïque, et notamment dans les mesures proposées par Enerplan pour l’autoconsommation.
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