L’acteur de la semaine : Freesuns concilie solarisation et conservation du patrimoine architectural

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Les toits aux courbes et pentes irrégulières représentent un défi pour les dimensions standardisées des panneaux solaires conventionnels. Cela devient encore plus complexe lorsqu’il s’agit de bâtiments protégés ou historiques. En Suisse, l’intégration du photovoltaïque au bâti représente une voie privilégiée compte-tenu de la densité humaine, fortement concentrée dans les villes. Or, selon un recensement effectué en 2018 par l’Office fédéral de la statistique (OFS), sur un total de 1,8 million de bâtiments en Suisse, plus de 270 000 monuments sont classés comme bâtiments d’intérêt particulier en vue de leur préservation (soit 15 % du patrimoine bâti en Suisse). 75 000 d’entre eux sont classés comme monuments historiques et protégés par la loi (soit plus de 4 % des bâtiments).

Pour exploiter ce potentiel, le concepteur suisse de tuiles solaires Freesuns, basé à Colombier-sur-Morges, s’attaque donc à ce marché depuis 2016, que ce soit dans les segments résidentiels, communaux ou commerciaux. Par exemple, sa tuile Solaris VDiamond Terracotta, d’une puissance allant jusqu’à 97 Wc/m2, vise à reproduire les toits traditionnels du patrimoine suisse avec une gamme de couleurs aux tons terre cuite. La gamme Solaris Heritage, allant jusqu’à 138 Wc/m2 de puissance, imite quant à elle les tuiles en ardoise et est adapté pour les nouveaux bâtiments ou existants.

Toiture solaire du Collège des Parcs à Neuchâtel.

Image : Freesuns 

Pour son tout dernier chantier en date, Freesuns s’est attaqué à trois projets de rénovation de bâtiments protégés dans le canton de Neuchâtel. Ils comprennent le Collège des Parcs, appartenant à la ville de Neuchâtel ainsi que le bâtiment scolaire de la rue des Beaux-Arts et le bâtiment universitaire de la rue A.-L. Breguet appartenant au Canton. Pour le Collège des Parcs, édifice centenaire, la commune devait réaliser d’importants travaux d’assainissement et de remise aux normes mais souhaitait respecter son architecture extérieure et intérieure, tout en améliorant son bilan énergétique. La solution a donc consisté à installer une toiture de 192 kWc avec des tuiles Solaris Premium Black. De dimension 700 x 460 mm, elles sont prédécoupées en différentes formes qui permettent de s’adapter à la configuration du toit. Un optimiseur de puissance est dédié à un groupe de 10 à 20 tuiles maximum, pour minimiser l’impact de l’ombrage sur les performances de la centrale. Chaque tuile, garantie pendant 10 ans, comprend quatre cellules de type monocristallin PERC 5BB. Le collège bénéficiera donc d’une auto-production énergétique de près de 150 000 kWh électriques à l’année, lui permettant ainsi de couvrir ses besoins énergétiques.

Quant aux bâtiments cantonaux, ils bénéficieront respectivement d’une puissance installée de 130 kWc et 95 kWc avec des tuiles solaires Solaris Heritage, également en monocristallin PERC, pour une puissance allant jusqu’à 138 Wc/m2, pouvant être installées par des couvreurs sur une charpente en bois standard. Elles sont fabriquées en configuration verre-verre utilisant du verre trempé avec des revêtements anti-reflets. Au total, 33 300 tuiles solaires ont été posées sur les trois bâtiments. « Nous espérons que ces projets de rénovation pionniers seront un modèle inspirant pour d’autres cantons et municipalités. Ils illustrent parfaitement l’équilibre entre respect du patrimoine et développement durable », souligne Deborah Learoyd, directrice générale de Freesuns.

Toiture solaire de 67 kWc courbe à Meggen.

Image : Freesuns 

Cette technologie a été développée avec le concours du centre suisse d’innovation technologique public-privé CSEM. C’est dans son laboratoire qu’ont notamment été menés tous les tests de caractérisation mais aussi de résistance mécanique, au vieillissement et contre les incendies. En mars dernier, afin de poursuivre ses travaux de recherche et de développement dans les domaines de son logiciel de conception et de son matériel, la société a levé un million de francs suisses (1,07 million d’euros) auprès d’un consortium composé d’investisseurs, dont Phida Group, acteur suisse dans le secteur de l’enveloppe du bâtiment.

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